Les étudiants et internes en pharmacie bénéficient désormais d’un statut chez les sapeurs-pompiers, puisqu’ils peuvent être engagés avant l’obtention du diplôme de docteur en pharmacie. Guillaume Bonnel, lieutenant chez les pharmaciens sapeurs pompiers du SDIS de Seine et Marne, nous livre son parcours.
Son parcours
Guillaume Bonnel démarre ses études par une 1ère année de PACES à Créteil, à l’issue de laquelle il choisit délibérément le métier de pharmacien, puis il entre en 2ème année, à la fac de pharmacie de Châtenay-Malabry. Après avoir entendu parlé du métier de pharmacien chez les sapeurs-pompiers, il se rapproche de la Brigade des sapeurs pompiers de Paris afin d’obtenir plus d’informations sur le cursus et, c’est sur leur conseil, qu’il contacte le SDIS de Seine et Marne. Invité par la pharmacienne cheffe de la PUI, il participe à un échange enrichissant. « C’était une véritable discussion, elle m’a présenté le département, les différents parcours. A l’issue de notre rencontre, elle m’a informé de sa recherche en volontaires. Nous étions en juillet 2016. Je me suis accordé un temps de réflexion avant de signer un contrat fin 2016. J’étais alors étudiant en 3ème année de pharmacie, il a fallu trouver un accord avec la fac. Ce ne fut pas sans mal», précise Guillaume Bonnel. Arrivé au choix de l’externat de pharmacie, il choisi l’hôpital d’instruction des armées Percy à Clamart. Très conciliant sur cette vocation, ils lui ont accordé un jour par semaine chez les pompiers, en accord avec la fac et le pharmacien chef. Guillaume Bonnel va ensuite suivre une année d’alternance pour effectuer un master en affaires réglementaires des industries de santé. La pharmacienne responsable du laboratoire, membre de l’EPRUS (Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires) comprenait très bien son engagement. « Mon alternance à présent terminée, j’ai pris 6 mois de pause pour rédiger une thèse sur la prise en charge des brûlés, avec la pharmacienne en chef Stéphanie Chaubet comme directrice de thèse ».
Naissance d’une motivation
En 2ème année de pharmacie, étant alors membre de la corpo (une association étudiante), Guillaume Bonnel participe à une assemblée générale à Lyon qui réunit les étudiants membres des corpo de toutes les facs de pharmacie de France. Lors de cette assemblée générale, un étudiant pharmacien de l’école de santé des armées de Bron présente le métier de pharmacien militaire. « J’ai trouvé cela vraiment intéressant mais je me suis rendu compte que la passerelle entre le métier de pharmacien civil et celui de pharmacien militaire n’était pas possible ; à la fin de sa présentation, il évoque le métier de pharmacien de sapeurs-pompiers. A ce moment, ça a été le déclic », affirme t-il.
Ses fonctions
Quand Guillaume Bonnel intègre les sapeurs-pompiers en 2016, aucun grade ni statut n’existent pour les étudiants en pharmacie. « J’ai été nommé Expert SSSM, un statut qui englobe toutes les qualifications médicales particulières. Pendant 3 ans j’ai eu ce statut jusqu’à ce que je sois nommé pharmacien lieutenant en novembre dernier», nous confie t-il.
Ses partenaires du SDIS
Pour Guillaume Bonnel, ses vrais tuteurs sont les pharmaciens qui lui apprennent le coté pharmaceutique, la gestion d’une pharmacie, puis les logisticiens et les PATS (le personnel administratif, technique ou spécialisé) qui assurent l’approvisionnement du matériels SUAP pour les casernes. Quant aux techniciens bio-médicaux, (anciens de la BSPP), ce sont les spécialistes du matériel électronique, et du matériel de secours comme les défibrillateurs, les échographes. « Chacun a une qualification et un parcours atypiques. Pour moi, en tant qu’apprenti, c’est vraiment bénéfique, l’un m’apprend la gestion de la pharmacie, comment tenir une PUI ; l’autre me transmet plutôt des missions sur le fonctionnement au sein du département. Plus que des collègues ce sont des amis, ce sont des gens qui m’ont appris beaucoup pendant mes études, c’est grâce à eux que j’ai validé mes matières », complète t-il.
Une participation marquante
La pharmacienne cheffe et le pharmacien gérant avaient pour consigne de créer une base d’hélicoptère, à Melun pour délocaliser l’hélicoptère de la sécurité civile alors basé à Issy les Moulineaux. L’hélicoptère médicalisé est un moyen d’acheminer les victimes des zones de la grande couronne jusqu’aux centres hospitaliers parisiens. « J’ai pu participer l’an dernier, une réserve d’approche conséquente devait être créée ; ce fut un travail considérable. Même si malheureusement aujourd’hui la base a été repris par le SAMU, la création en elle-même de la PUI a été réalisée par l’équipe de la PUI du SDIS 77, c’était pouvoir créer quelque chose en partant de rien », annonce fièrement Guillaume Bonnel. Cette année, la pharmacienne cheffe lui a confié comme mission de l’aider dans la mise en place des manœuvres pour ce qui est des risques attentats avec le risque NRBC (Nucléaire ,Radiologique, Biologique, Chimique).
La richesse de la fonction
Pour Guillaume Bonnel, le SDIS est une coupure avec le quotidien, un endroit où l’on a plaisir d’aller. Il affirme avoir choisi cette fonction aussi bien pour la diversité des missions que pour l’ambiance que règne au sein du SDIS.« La PUI c’est un petit cocon où l’on commence par un moment de détente puis chacun vogue à ses missions. C’est un endroit où l’on est content de donner de son temps, le SDIS nous apprend tellement grâce à ses échanges, c’est chaque fois un plaisir», précise t-il.
Ses projets
La préoccupation première de Guillaume Bonnel est tout d’abord de passer la thèse « Ce sera le moyen de faire évoluer mon statut et ne plus être le bébé pharmacien ». La validation de mon diplôme me permettra d’assurer véritablement les missions confiées au pharmacien comme la délivrance des stupéfiants, c’est ce qui me tient à cœur. Jusqu’à présent, j’ai exercé la fonction de pharmacien lieutenant sous la protection de mes tuteurs, qui depuis 4 années me font confiance », conclut-il.
Texte : Anne LEBLON, rédactrice
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