Portrait d’adhérent : Vanina Armani, PSPP au SDIS 18

Vanina Armani

Vanina Armani, Pharmacienne lieutenant-colonel, gérante de la PUI de Bourges a eu l’honneur de défiler sur la célèbre avenue parisienne des Champs-Elysées à l’occasion de la fête nationale.

 

Son parcours

Vanina Armani a suivi ses études à Marseille où elle a préparé un Master Prévention des Risques et Nuisances Technologiques en parallèle de ses 5ème et 6ème années de pharmacie. Elle côtoie alors des étudiants qui se destinent à passer le concours de sapeurs-pompiers. C’est ainsi qu’elle ambitionne d’intégrer, elle aussi, le service incendie. Elle se renseigne ça et là, mais en 2000 le statut de pharmacien chez les sapeurs-pompiers vient à peine de voir le jour ; son entrée dans un SDIS ne sera pas chose facile. Puis Vanina Armani se marie et s’envole vers la Guyane où elle travaille comme pharmacienne en officine. Elle frappe néanmoins à la porte du SDIS de Guyane mais en vain. En 2003, de retour en métropole, elle s’installe dans les Landes et reprend son bâton de pèlerin. Elle est alors reçue par le chef de centre, réussit à intégrer ce SDIS et commence son activité en tant que volontaire. En 2007, elle s’installe à Metz pour suivre son mari ; une démarche un peu plus facile « j’avais commencé mon parcours de formation et tout en continuant mon activité j’ai passé le concours », explique t-elle. C’est alors qu’elle succède à la pharmacienne en place, partie en retraite. En 2013, elle quitte la Moselle pour l’Ain puis arrive dans le Cher en 2018 où elle devient gérante de la PUI de Bourges. Un parcours qui lui a permis d’appréhender des SDIS de petites comme de grandes villes.

 

Son quotidien, une réalisation qui la rend fière

Vanina Armani est satisfaite d’avoir mis sur pied, seule, la nouvelle PUI. Son investissement et sa ténacité lui ont permis de passer de locaux vétustes, sans bureau ni ordinateur à une PUI digne d’une pharmacie hospitalière. « On a déménagé, puis j’ai recruté une pharmacienne volontaire, 3 préparateurs, les premiers en tant que volontaires », se félicite Vanina Armani. Et depuis le 1er février un assistant technique pharmaceutique, à mi-temps, aide la gérante de la PUI ; il s’agit d’un poste pérenne, qui vient étoffer la pharmacie. « Dans toutes les pharmacies, avec la crise du Covid, nous avons eu fort à faire et nous aurons encore fort à faire », ajoute t-elle.

 

Le 14 juillet, une expérience enrichissante

Cette pharmacienne a eu l’honneur de participer au défilé du 14 juillet à Paris cette année aux côtés d’un autre pharmacien d’un département de la région ouest, le capitaine Frédéric Lambert, pharmacien volontaire du SDIS 35.  « Ils ont demandé des volontaires au SDIS du Cher, j’ai postulé ». Présélectionnée, elle part pour Blois, où a lieu une nouvelle sélection, à l’issue de laquelle il ne reste que 5 membres dont elle fait partie. C’est alors que commencent les entrainements au Mans sur 5 samedis pour apprendre à coordonner les mouvements, marcher au pas,… Un événement malheureux, le décès d’un sapeur pompier volontaire du SDIS 44, contraint le directeur adjoint, alors désigné comme chef de compagnie, à renoncer au défilé. Il se voit remplacé par un chef de section. Et de fil en aiguille, Vanina Armani, étant la plus gradée de la troupe, est promue chef de section des pays de la Loire. Elle avait déjà eu la chance de participer au défilé lors de sa formation initiale à l’ENSOSP, elle faisait partie en 2011 des premiers membres du service de santé à défiler sur l’avenue parisienne. Cette fois, c’est une toute autre ambiance qui attend Vanina Armani, beaucoup plus décontractée et beaucoup plus enrichissante.

« J’ai côtoyé les pompiers provenant des 20 départements de la zone Ouest ; j’ai fait la connaissance de personnes très sympathiques. Et le fait d’y avoir déjà participé me disait qu’il fallait que j’en prenne plein les yeux car je ne pense pas que je le ferai une 3ème fois »

 

Une mise au point minutieuse

Tous arrivent le 7 juillet à Paris ; le jour où Vanina Armani apprend qu’elle ne défilera plus avec la troupe mais avec les cadres en tant que chef de section. Le lendemain, réveil à l’aube pour  les cadres, pour les premières répétitions sur place dès 5 h. L’après midi est consacrée aux entrainements sur le camp militaire de Satory avec passage devant le gouverneur militaire de Paris. Le lendemain matin, répétition sur des Champs-Elysées déserts avec la troupe au complet, cette fois. Les jours suivants sont consacrés aux entrainements et aux séances photo ; a suivie la cérémonie de remise de l’insigne et de l’écusson par le directeur général de la sécurité civile. « Nous n’avons pas chômé, nous avons eu une journée de libre, le 13, pour visiter le musée de l’Armée. C’était assez éprouvant », nous confie t-elle. Puis le jour J, direction les Champs-Elysées, pour une mise en place à 8 heures afin d’être prêts pour le défilé à 10 h 45.

 

Cohésion, honneur et fierté

« Nous étions tous très concentrés, contents de nous, nous étions très soudés… et nous en avons pris plein les yeux et les oreilles lors de notre passage, sous les applaudissements du public », annonce fièrement Vanina Armani. Et elle en a profité pleinement, d’autant plus que cette année sa fille faisait partie du chœur des 130 jeunes qui ont entonné une série de chants lors du tableau de clôture du défilé. Puis, nous sommes rentrés au campus de HEC où nous étions logés. Le contrôleur général nous a remercié, offert des petits cadeaux, s’en est suivi un cocktail et un repas de fête ; avant de regagner nos départements respectifs. Le 14ème  bataillon est ainsi formé pour 1 an, il a pour fonction la représentation de l’ensemble des sapeurs-pompiers civils professionnels et volontaires et pourra être sollicité lors des cérémonies nationales. « C’est vrai que ça n’a rien à voir avec la pharmacie mais c’est une expérience à vivre surtout en tant que chef de section. J’étais très honorée qu’on fasse appel à moi, j’avais une section sous mon commandement, ce qui est inhabituel dans nos fonctions », indique t-elle. 

 

Ses projets

« Au quotidien, quand je rentre dans la PUI je suis particulièrement fière des locaux que j’ai pu obtenir. C’est un endroit où il fait bon travailler, avec les outils adéquats. Mon successeur entrera dans un lieu de travail fonctionnel », déclare Vanina Armani. Même si elle n’ambitionne pas de quitter le SDIS 18 dans l’immédiat, elle sait que dans quelques années elle partira vers une autre région, car bouger est dans sa nature. En attendant, la pharmacienne souhaite s’agrandir et aimerait recruter des pharmaciens volontaires. Malheureusement le Cher fait partie de la diagonale du vide et le recrutement reste difficile. Aussi, Vanina Armani s’adresse aux jeunes par ce message : « Tous les profils sont intéressants et tout le monde à quelque chose à apporter. Pharmacien dans un SDIS est une expérience tout à fait différente de l’industrie ou de l’officine mais tellement enrichissante et stimulante. C’est aussi un challenge que de mettre en pratique notre savoir chez les sapeurs-pompiers ». Vanina Armani aimerait également récupérer une activité biomédicale et petit à petit augmenter les compétences de la PUI.

Au cours des derniers mois, la crise du Covid a amené les services de santé de sapeurs- pompiers à être sollicités, notamment sur des missions d’hygiène, leur rôle a été mis en lumière. « Tout le monde a vu que le service de santé avait une réelle place. Il attire dorénavant un peu plus l’attention du public », Conclut Vanina Armani.