Bertrand COLLIN, PSPV au SDIS 21

Bertrand Collin, pharmacien de sapeurs-pompiers volontaire au sein du SDIS de Côte d’Or, met ses connaissances pharmaceutiques au service de la nation.

Son parcours

Durant son internat en pharmacie, Bertrand Collin effectue une thèse d’université (mention pharmacologie) et se forme à la radiopharmacie (DESC de radiobiologie – radiopharmacie). Il l’exercera pendant  une petite dizaine d’années en milieu hospitalier. Dans l’intervalle, il intègre l’armée en tant que réserviste (2005) et le corps des sapeurs-pompiers en tant que pharmacien de sapeurs-pompiers volontaire (2006, Service de Santé et de Secours Médical – SSSM, SDIS 21). Il partage actuellement son emploi du temps entre un poste de maître de conférences des Universités (depuis 2012), celui de praticien contractuel (service de médecine nucléaire du centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc, Dijon) et ses engagements citoyens.

Naissance d’une motivation

Bertrand Collin déclare, « je suis un pur produit du service publique, ma motivation principale est de mettre mes compétences au service de la nation dans des thématiques particulières en faisant notamment de la formation. » Il ajoute, « rencontrer des personnes de différents horizons est extrêmement enrichissant ».

Ses fonctions

Il assure régulièrement le remplacement de la titulaire de la pharmacie. « C’est très particulier ; la gestion de la PUI (Pharmacie à Usage Intérieur) n’est pas tout à fait une pharmacie comme les autres puisqu’elle fonctionne essentiellement avec du matériel médico-secouriste et du matériel à usage unique mais peu de médicaments », indique Bertrand Collin. Il assure également la formation de tout ce qui concerne les risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques), des missions d’hygiène et liées à la qualité. Il ajoute : «nous sommes en train de mettre en place une démarche certificative pour assurer la qualité liée à nos pratiques», souligne Bertrand Collin.

Une intervention marquante

Bertrand Collin nous fait part d’une intervention programmée dans un lycée avec pour mission l’analyse d’une boîte contenant de vieilles sources radioactives.  « Cette opération s’est révélée très intéressante dans la mesure où nous ne savions pas ce que nous allions trouver. Même s’il ne semblait y avoir aucun souci de contamination, il a fallu tout inventorier, vérifier le niveau de radioactivité des produits et les enlever. Une opération sans trop de difficultés, si ce n’est qu’il était nécessaire de bien gérer la séquence de l’intervention et surtout évaluer les risques car nous étions en présence d’élèves ».

Ses partenaires au sein du SDIS

Le SDIS 21 compte 44 centres d’incendie et de secours et possède son propre service de santé (SSSM). Ce service se compose de professionnels et de volontaires, avec notamment un médecin-chef et son adjoint, une infirmière-chef et un pharmacien gérant. La PUI est composée d’un pharmacien-chef volontaire, 1 pharmacien gérant professionnel et 4 pharmaciens de  sapeurs-pompiers volontaires.

Sa vision de la fonction ou un engagement de service public

Même si le cœur de métier est le même, la mission auprès des sapeurs-pompiers est très loin de la faculté de pharmacie. Bertrand Collin a dû suivre une formation spécifique (Diplôme Interuniversitaire de formation d’intégration du service de santé et de secours médical, mention pharmaciens)). Il précise : « nous pouvons apporter un soutien sanitaire auprès des sapeurs-pompiers en intervention ; une connaissance du milieu opérationnel est donc impérative. C’est un métier où la remise en question est permanente, il faut apprendre sans cesse ».

Un engagement parallèle

Radiopharmacien et enseignant-chercheur, c’est en tant que pharmacien sapeur-pompier volontaire que Bertrand Collin est également conseiller technique départemental du préfet en risque biologique.,  Il ne voit qu’une évidence en lien avec son engagement auprès des sapeurs-pompiers, « la manipulation de produits dangereux est typiquement l’une des attributions que l’on peut avoir en tant que pharmacien sapeur-pompier en cas d’intervention en lien avec des risques technologiques. Dans ce contexte, notre culture pharmaceutique nous permet de nous positionner en tant que conseillers ». Bertrand Collin organise à ce titre, des exercices NRBC dans son laboratoire dijonnais comme, par exemple, le secours apporté à une victime radiocontaminée.

Ses projets

Au sein du SSSM, Bertrand Collin souhaite renforcer l’équipe par des recrutements de pharmaciens confirmés et d’étudiants. Face au nombre croissant de missions, il déplore un manque d’effectif ; « nous sommes confrontés, aujourd’hui, à un problème de ressources humaines, nous souhaiterions agrandir l’équipe à travers de nouveaux recrutements. En effet, beaucoup de missions sont à accomplir, notamment pour la mise en place d’un système de management de la qualité ». D’un point de vue plus personnel, Bertrand Collin aspire à plus d’implications opérationnelles au fil des ans.


Auteur : Anne LEBLON, journaliste.