Valentin Maulet, aspirant pharmacien du SDIS des Yvelines

Les sapeurs-pompiers volontaires, par ailleurs étudiants en pharmacie, peuvent être nommés au grade de pharmacien aspirant ou de pharmacien lieutenant de sapeurs- pompiers volontaires. Valentin Maulet a saisi cette opportunité afin de mettre à profit son futur diplôme auprès de ces services de santé.

 

Son parcours

Valentin Maulet se voue d’abord à un parcours en médecine, il effectue son année de PACES à l’université de Paris VI, la Pitié-Salpêtrière à l’issue de laquelle il choisit de s’orienter vers la pharmacie. Il poursuit ses études à la faculté de pharmacie de Chatenay-Malabry où il est actuellement en 4 ème année au sein de la filière internat.
Naissance d’une motivation Lors de son cursus en pharmacie, il rencontre Vivien Veyrat, Président de l’association ALPHASIS, lors d’une conférence sur le métier de pharmacien de sapeurs-pompiers.
Valentin Maulet s’y intéresse et se rapproche de l’association afin de s’enquérir d’informations et connaitre toutes les modalités de recrutement.
“J’ai toujours été intéressé par l’aspect biologie, recherche, toute la partie de la pharmacie qui est méconnue du grand public et je me suis dis que cela pourrait correspondre à la multiplicité des tâches chez les sapeurs- pompiers. Ma plus grande motivation fut la découverte qu’il y avait des pharmaciens qui travaillaient dans les métiers d’urgence en tant qu’expert en risques biologiques, chimiques ou radioactifs ; spécialistes très présents au sein des pompiers”, nous confie Valentin Maulet.
Et, de fil en aiguille, il intègre le SDIS des Yvelines, un milieu qui ne lui était pas inconnu puisqu’il était réserviste à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris en tant que chef d’équipe d’un véhicule de secours à victimes.

Ses fonctions

En tant qu’étudiant, Valentin Maulet a été recruté au grade d’aspirant, il exerce sous la responsabilité du pharmacien de la PUI (Pharmacie à Usage Intérieur).
Son emploi du temps se partage entre la fac et la PUI. il consacre environ 8 h par semaine de présence effective au sein du SDISS mais collabore également en télétravail, comme lorsqu’il procède à de l’analyse ou de la relecture de process qualité par exemple.
« N’ayant pas terminé ma formation je n’ai pas de mission d’astreinte, de garde, je ne suis pas amené à aller sur le terrain comme pourraient le faire les autres pharmaciens.
Je travaille essentiellement sur la PUI, sur la gestion des stocks, la mise à jour des nouvelles procédures, le fonctionnement, ainsi que sur la qualité.
Au sein d’une PUI, il s’agira de qualité appliquée à la délivrance des médicaments, il s’agit d’analyse et de mise en place de process pour minimiser les risques lors de la délivrance, afin d’éviter des erreurs, d’éviter des ruptures d’alimentation des flux de médicaments ou des matières premières. En situation de crise comme nous le vivons actuellement, face à l’approvisionnement des solutions hydro-alcooliques, le pharmacien qualité sera amené, à l’issue de celle-ci, à faire l’analyse de ce qui s’est passé et ainsi proposer des plans d’actions pour le futur pour pallier au mieux ce genre de situation ; c’est de l’analyse rétrospective des risques.
J’ai été orienté vers ce poste car je bénéficie d’un œil extérieur, nouveau et parfois pouvant être plus critique, n’étant pas encore habitué au processus en vigueurs ; ne pas être dans la routine permet d’établir une amélioration continue des protocoles en place», explique Valentin Maulet.

Ses partenaires du SDIS

Valentin Maulet travaille dans les Services de Santé et de Secours Médicale des sapeurs- pompiers (SSSM), composante du SDIS des Yvelines, plus précisément au sein de la PUI auprès de 2 pharmaciens professionnels et de 8 pharmaciens volontaires.
« Le commandant Veyrat, quant à lui, s’est très investi dans mon intégration et ma formation», souligne t-il.

La richesse de la fonction

Les pharmaciens de sapeurs-pompiers ont un rôle de support, notamment en logistique pour le domaine biomédical.
Ils sont chargés de la gestion des matériels médico-secouristes et biomédicaux utilisé par les pompiers.
Ils sont aussi conseillers en matière d’équipement de protection individuelle.
La dispensation des médicaments reste une activité paradoxalement secondaire, sauf en ce qui concerne la gestion des gaz médicaux.
Enfin, la partie conseil et expertise peut être une spécialisation dans des domaines bien particuliers que sont très souvent les risques biologiques, chimiques et radiologiques. « Nous sommes amenés à intervenir, avec des médecins lors de situation d’exception, nous travaillons également avec des équipes spécialisées pour procéder à de la décontamination, nous faisons parfois du conseil par téléphone.
Voici les 3 missions principales que j’identifie. Ensuite viennent les procédures administratives, les procédures de secours à victime pour l’utilisation de nouveau matériel. Mais les pharmaciens n’ont pas le monopole de ces actions, elles concernent l’ensemble du pôle médical », indique Valentin Maulet.

Quelques conseils aux étudiants en pharmacie

Valentin Maulet livre quelques conseils aux étudiants en pharmacie.
« Un des aspect primordial du métier : être intéressé par les métiers d’urgence et surtout ne pas avoir de réticence face à la hiérarchie au sein des pompiers ; avoir envie de gérer des volumes importants, de diversifier son emploi du temps entre la partie conseil, la partie expertise et le travail classique d’une PUI.
Il faut être conscient que dans ces métiers là on ne voit que très peu de patients, et que ce n’est pas l’endroit où l’on manipule le plus de médicaments ».
Un autre point important est de discuter avec des pharmaciens de SDIS, et plus précisément auprès de celui que l’étudiant aspire à intégrer, car les prérogatives peuvent être très différentes selon les SDIS. Enfin, il faut vraiment avoir conscience que pour faire de son métier, le métier de pharmacien de Sapeurs-Pompiers professionnel, il faut être titulaire d’un DES, ce qui impose de passer par le concours de l’internat et implique 4 ans d’études supplémentaires», ajoute Valentin Maulet. Aussi, le fait que le métier s’ouvre dès la 3ème année aux étudiants leur permet de recevoir les informations le plus tôt possible dans leur cursus, et de découvrir si les aspects du métier coïncident avec leurs attentes.

Ses projets

Le premier objectif de Valentin Maulet est la réussite du concours national de l’internat pour obtenir le statut d’interne et à l’issue de cet internat, la thèse qui lui permettra de postuler en tant que pharmacien professionnel chez les pompiers ; et Valentin Maulet conclut par ces mots :

« Ce que je voulais vraiment faire c’est travailler dans un métier de l’urgence et de santé au service des autres : les Pharmaciens de Sapeurs-Pompiers en sont l’union ».