Son parcours
D’origine lyonnaise, Laëtitia fait ses études à la faculté de pharmacie de Lyon en choisissant la filière officinale. Sa thèse passée, elle passe le concours chez les sapeurs pompiers. et entre, en 2004, comme pharmacienne volontaire chez les pompiers du Rhône. En avril 2005, elle est recrutée comme pharmacienne professionnelle gérante de PUI (Pharmacie à Usage Intérieur) en Ardèche, et depuis février 2007, Laëtitia exerce comme pharmacienne gérante de PUI à temps plein dans la Drôme.
Naissance d’une motivation
« C’est quelque chose dont j’avais eu connaissance quand j’étais étudiante, ça m’intriguait, je me disais que cela pouvait être une façon différente d’exercer ; je me surprenais toujours à regarder le moindre reportage sur l’armée, les pompiers, la police, j’avais comme une espèce d’attirance, même si personne dans ma famille n’est pompier. De plus, beaucoup de mes copains à la fac faisaient partie de l’école de santé des armées, toute proche et j’aimais leur vision des choses », nous confie-t-elle.
Ses fonctions
Laetitia participe à l’approvisionnement des entités, de tout ce qui permet aux sapeurs pompiers d’effectuer leurs missions de secours à personne, cela va du médicament, en passant par l’oxygène, aux appareils bio médicaux, aux matériels secouristes. « Je suis également impliquée dans les risques NRBC (Nucléaire Radiologique biologique chimique) au titre du référent risque biologique », précise-t-elle. De plus, la pharmacienne possède un Diplôme Universitaire de médecine de catastrophe et un Diplôme Universitaire de management de la qualité et gestion des risques. Grâce à ces derniers, elle a piloté un projet dans son établissement en mettant en place la gestion documentaire de la pharmacie sur intranet, à l’usage de toutes les casernes. Elle procède en outre, à la visite des centres, elle est impliquée dans la formation des personnels sur l’oxygène et l’hygiène, elle gère également un lot PRV, lot mis à disposition par l’état, destiné à porter secours aux victimes dans des cas particuliers comprenant des risques NRBC.
Une mission importante
L’amélioration des performances des SDIS et l’efficience des soins passent par une démarche de management de la qualité. Laëtitia s’est penchée sur le sujet : « Mon diplôme universitaire m’a fait réfléchir à comment je pouvais organiser ce système qualité. Nous avons souvent des exercices solitaires et quand du jour au lendemain nous sommes absents, comme je l’ai été, nous sommes ravis que tout soit écrit sur notre fonctionnement ainsi, le remplaçant saura aisément comment passer les commandes, délivrer, remplir le registre des stupéfiants, gérer l’oxygène, ou encore comment sont organisés les cas particuliers chez les pompiers selon la spécialisation des équipes. Mon DU m’a permis de brosser toute l’activité de la pharmacie au travers de la mise en place du système qualité de la pharmacie du SDIS 26. C’est une mission qui me tient à cœur, à présent je n’ai plus qu’à l’entretenir ; projet que j’ai par ailleurs présenté aux Universités ALPHASIS en 2017 dont je suis membre du Conseil d’administration», indique Laëtitia.
Crise sanitaire : des pharmaciens sollicités
La crise sanitaire actuelle est une situation inédite qui impacte fortement les pharmaciens de SDIS. Dès la mi-janvier, le SDIS de la Drôme anticipe et se préoccupe du Covid 19. Comme tous les pharmaciens, il s’agit d’approvisionner les centres en EPI (Equipement de Protection Individuel), gants, masques, solutions hydro-alcooliques, multiplier les fournisseurs en espérant une livraison. « C’était, et ça reste très compliqué car encore dernièrement nous étions en rupture de stock de gants… Nous sommes sur le pont depuis février de façon très importante, nous avons dû réadapter tous les protocoles d’hygiène, donner des conseils dans les casernes sur comment, au quotidien, se protéger du Covid, comment nettoyer les postes informatiques, de travail, les lieux de vie, … », explique Laëtitia.
L’engagement des pharmaciens chez les sapeurs-pompiers
Pour intégrer les pharmaciens de sapeurs pompiers, il ne faut pas être distant avec les pompiers, il faut être relativement pragmatique et adaptable. « Il est important pour un pharmacien de SDIS de se mettre à la hauteur des sapeurs pompiers. En effet, 90 % des effectifs sont des volontaires, ils viennent d’horizons différents, il faut s’adapter à un panel très varié. Aussi, quand j’assure des formations, je m’astreins à ce qu’elles soient accessibles et simples ; il faut aller à l’essentiel et au pragmatisme », souligne-t-elle.
Ses partenaires du SDIS
Aux côtés de Laëtitia travaillent un médecin chef et un médecin chef adjoint, partagé entre la Drôme et l’Ardèche. Le service bénéficie des compétences à temps plein d’une infirmière et d’une secrétaire ; Laëtitia est normalement secondée par un logisticien a mi-temps ; poste vacant depuis février, qui devrait retrouver normalement un candidat prochainement.
Ses projets
Le projet de regrouper les services de la Drôme et de l’Ardèche sur un même site géographique est à l’étude, le temps est à la réflexion quant à son lieu d’implantation. Une mise en place qui devrait voir le jour d’ici un ou deux ans. « Il y aura un pot commun de médecins, de pharmaciens avec nos confrères ardéchois. Même si la charge de travail ne sera pas diminuée, l’avantage de ce projet est de supprimer un exercice solitaire. Cependant, la Drôme et l’Ardèche représentent un territoire important aussi, faut il espérer que les moyens logistiques ou l’acheminement suivent face à la taille de la zone géographique », s’inquiète Laëtitia.
Une vie en parallèle
Laëtitia GILARDI PROUST partage sa vie entre son métier chez les sapeurs pompiers et l’art. Alors qu’elle n’a que 4 ans, elle prend goût à la musique ; violoniste semi professionnelle, chanteuse, elle écrit également des poèmes. « Je suis « Pharmartiste » », déclare-t-elle. « A 17 ans j’ai dû faire un choix, soit je devenais professionnelle en musique, soit je continuais des études supérieures ; un choix difficile puisque j’étais scientifique, je voulais travailler dans le domaine de la santé. Finalement j’ai passé mes diplômes universitaires, mais en parallèle, j’ai repris sérieusement la musique et j’ai ainsi obtenu deux diplômes, un de violon moderne et un autre de violon baroque ». Outre la musique, la poésie est une discipline qui occupe son temps libre depuis son enfance, ce qui lui a valu un prix de la société des artistes de France il y a quelques années. « J’écris des poèmes depuis mon enfance, j’en ai plus d’une cinquantaine et ce printemps, alors qu’ils moisissaient dans mon placard, j’ai décidé de les éditer en un recueil. Et, qui sait, peut être qu’aux prochaines universités ALPHASIS, j’amènerai quelques livres ? » conclut Laëtitia.
Extrait de son recueil de poèmes :