Hier soir j’étais comme un certain nombre d’entre nous au Théâtre SORANO, « à Sorano » comme disent les toulousains.
À l’affiche, « Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu ». Un spectacle dont le titre, à lui seul, annonçait déjà un thème difficile et dérangeant.
Les lumières se sont éteintes sur une salle pleine à craquer et la scène s’est animée. Ils étaient nombreux, une quinzaine, comédiens du « NIMIS GROUPE » et amateurs rencontrés sur les premières terres de l’exil à LAMPEDUSA.
Et durant deux heures, dans une formidable mise en scène mêlant, en un mouvement incessant, images, voix off, monologues et dialogues, lectures et interviews, lumières et obscurité, nous avons traversé à leurs côtés un océan de souffrance, de peur au ventre et de solitude. Le prix à payer, le combat à livrer, pour rejoindre ce que l’on croit être un monde meilleur, le nôtre. Le nôtre ?
Dans la chaleur douce de cette belle soirée d’octobre, les uns et les autres ressortaient de Sorano sans voix, la gorge serrée, la honte au cœur. Le théâtre est parfois un sacré passeur de messages ; nous les avons reçus en plein visage. Et pourtant, moi, l’humble présidente de Tous Mécènes, je ne pouvais pas m’empêcher d’être fière.
Fière parce que dans ce monde où se se dresse si facilement le mur de l’indifférence et de l’individualisme, quinze de nos mécènes ont répondu à notre appel, ou plus précisément à celui de Denis et Marie, pour héberger, plusieurs jours durant, les membres de cette nombreuse troupe théâtrale et permettre ainsi la venue à TOULOUSE de ce spectacle.
Et nous pouvons dire ensemble à tous ces « BERNARD CHRISTOPHE » présents sur scène : oui nous vous avons rencontrés, oui nous vous avons vus, oui nous sommes heureux de vous connaître… »
Sylvie ROCHER : Présidente de TOUS MÉCÈNES