La lettre n°74Vie de l'association

Assemblée générale du 24 septembre 2020

 L’assemblée générale devant se prononcer sur l’activité 2019 et les perspectives 2020 de l’association, prévue le 11 juin, annulée en raison du confinement sanitaire, s’est finalement tenue le 24 septembre, en formation réduite, deux jours avant le début d’un nouveau confinement annoncé par le gouvernement. Plus de la moitié des adhérents avait choisi d’envoyer une procuration et la salle du restaurant pédagogique l’Atelier a suffi pour accueillir les présents, tous masqués.

Les bilans 2019 ont été présentés avec le soin et la clarté habituels, accompagnés d’informations sur le fonctionnement des maisons depuis le début de la crise sanitaire, soulignant l’engagement des équipes éducatives pour y faire face.

Rapport moral

Alain Junqua, président du conseil d’administration, souhaite la bienvenue à l’Assemblée Générale de l’association Concorde. La remise des médailles aux quarante garçons et filles qui ont été reçus à des examens est reportée. Elle aura lieu en plusieurs fois et en nombre restreint pour éviter la promiscuité…

L’année de référence qui va nous occuper est 2019 mais il convient d’évoquer l’année en cours…

Elle est très compliquée depuis le début de l’épidémie de covid et il a fallu en permanence s’adapter aux circonstances pour accueillir nos jeunes sur la durée, suppléer les écoles et assurer au mieux le soutien à la scolarité, réorganiser les loisirs et veiller à la bonne santé de tous.

Le président remercie l’ensemble des personnels, des cadres, directeurs et chefs de service, et bien sûr la Direction générale des efforts accomplis. Contrairement à beaucoup d’entreprises qui ont été dans l’obligation de fermer leurs portes, l’association Concorde n’a pas manqué de travail, tous les jeunes étant présents en permanence dans les différents lieux de vie et pris en charge jour et nuit y compris pendant le temps scolaire.

Avant de passer aux travaux proprement dits de notre assemblée, il évoque la mémoire de deux de nos salariés qui nous ont quittés cette année, Sylvain LESUEUR et Peter IVI.

Sylvain était Directeur de la Maison de CHEVREUL. Il s’est éteint le samedi 2 Mai au terme d’une longue maladie qu’il a combattue avec courage et dignité. Concorde, où il ne comptait que des amis et dont il était le plus ancien des directeurs a été très présent malgré le confinement et a entouré sa famille avec tristesse et beaucoup de sympathie.

Le lundi 10 Août, Peter Ivi, surveillant de nuit à GAGNY1, est décédé des suites du covid après cinq mois d’hospitalisation… à quelques mois de sa retraite. Il était très apprécié de ses collègues du foyer et des jeunes qu’il côtoyait quotidiennement. Pour lui aussi, Concorde s’est mobilisé lors de ses obsèques.

L’activité a été soutenue notamment pour les deux dernières structures créées : le SEPAD ou placement à domicile d’Éric BERTHERAT et la Plate-Forme Filles et Garçons du Monde de Philippe ALLARD, qui ont poursuivi leur développement et, aujourd’hui, pratiquement atteint leur vitesse de croisière.

Malgré certaines restrictions budgétaires qui nous ont été imposées par les autorités, la situation financière est saine et globalement excédentaire.

L’assemblée procédera au renouvellement du conseil d’administration avec la nouvelle candidature de deux adhérents.

Un grand merci à tous ceux qui, malgré l’adversité, ont organisé notre assemblée et tout particulièrement Florence MAZERAT, Sandrine BAILLERGEAN et Maryse GERMAIN et bien sûr tous ceux et toutes celles qui ont travaillé sur les rapports qui vont vous être soumis.

Florence Mazerat, directrice générale, constate que l’année 2019 fut très contrastée, avec des évènements heureux : les 50 ans de Concorde, l’ouverture de la plateforme « Filles et garçons du Monde » et d’autres moins bons, tels la fin de la collaboration avec l’association Métabole et le décès du jeune Ali.

Elle invite les directeurs à faire le bilan de leur structure.

Stéphane Martin, directeur de la maison Chevreul rappelle que 2019 fut pour son établissement une année chaotique, marquée par le décès du jeune Mohamed Ali, le congé de longue maladie du directeur Sylvain Lesueur, le départ du chef de service Philippe Allard pour la direction de la plateforme Filles et Garçons du Monde, l’arrivée d’une cheffe de service, Amandine Duffosé sans binôme jusqu’à la nomination d’un directeur en titre le 1er novembre. L’équipe a su faire face. Réorganisée, elle a mené à bien ses missions dans l’accompagnement des jeunes et construit des projets pour une année 2020 plus sereine..

Rachel Emonot, directrice de la maison Marie-Foilaine Desolneux, met un focus sur un partenariat avec le Lions Club qui a permis d’organiser une journée de canicross, un stage catamaran et des baptêmes de l’air. Le potager éco responsable créé en 2018 sur une parcelle dédiée a fonctionné, et les jeunes ont participé à plusieurs nettoyages citoyens de la forêt et de la Dhuis.

Les accompagnements extérieurs se sont développés avec 192 visites médiatisées (rencontre du jeune avec ses parents en présence d’un tiers) et plus de 600 appels médiatisés gérés par les éducateurs. La préparation à l’autonomie se poursuit activement.

En raison des mutations internes nombreuses, l’équipe éducative est renouvelée de moitié en même temps que la moitié des jeunes sont aussi des nouveaux.

Toufik Oukaci, directeur du METADAP (redevenu DAP en 2020), acte, pour des raisons budgétaires, la fin de la collaboration avec l’association Métabole au 31 décembre 2019, qui assurait l’accompagnement psychologique, C’est aussi pour des raisons budgétaires que l’accueil au DAP (dispositif d’accueil personnalisé) passe de 16 jeunes en 2019 à 12 en 2020. Les jeunes en très grandes difficultés (les « TGD ») n’existeraient-ils pas ? Il constate que l’audit concernant l’accueil des TGD, n’a jamais été fait avant de considérer que les sites accueillant les grands ados ne sont pas efficaces !

Le recours à l’intérim a sensiblement diminué et 85% des salariés sont contractualisés. Les mutations de personnels ont été positives. Les jeunes arrivent à acquérir une certaine stabilité dans le contexte que leur propose le METADAP.

Laurence Nominet, directrice des maisons de Gagny est félicitée par le président et vivement applaudie par la salle pour la soutenance avec succès, la veille de notre assemblée, de son mémoire de master 2.

La revisite de l’agrément pour l’accueil de jeunes de 15-18 ans au lieu de 15-21 ans et l’arrivée de jeunes de 14 ans se traduit par un rajeunissement du groupe, ce qui induit de recalibrer les pratiques d’autant que le temps d’accompagnement est raccourci et qu’il y a peu de retours en famille.

Le départ de professionnels, notamment par le fait des mutations internes a pu déstabiliser le groupe à Aristide Briand ou deux anciens éducateurs sont restés sur neuf. Il a fallu faire face à des actes de violence et assurer la sécurité des jeunes et des salariés.

En terme de formation, l’équipe a été soutenue par la mise en place de l’analyse de la pratique qui est un outil très important ; une démarche réflexive poursuivie en 2020.

Éric Bertherat, directeur du SEPAD (service éducatif de protection et d’accompagnement à domicile), établit un bilan chiffré de l’activité 2019, première année complète de fonctionnement.

Sur 101 jeunes suivis à domicile, 24 ont été accueillis en 2018 et 77 en 2019 ; 60 garçons et 41 filles. 41 familles sont concernées avec 25 fratries (2 de 6 enfants, 2 de 5 enfants et 7 de 4 enfants). Avant l’intervention du SEPAD, 27 enfants étaient en établissement ou en famille d’accueil, 72 suivis dans le cadre d’une AEMO (Action Educative en Milieu Ouvert), 2 ne relevaient d’aucune mesure antérieure.

L’équipe constituée à l’origine de 2 éducateurs et d’une psychologue s’est enrichie d’une technicienne d’insertion sociale et familiale (TISF), de deux éducatrices spécialisées, deux monitrices éducatrices, une éducatrice de jeunes enfants (EJE), une conseillère en économie sociale et familiale (CESP), soit dix membres fin 2019.

Parmi les points forts, il souligne la place accordée à la formation de l’équipe et les actions collectives parents-enfants : séjour à la ferme, sorties, jeux de société, séjours aux Clarines et à la base de loisirs de Champs-sur-Marne. Le dispositif ADOPHE (accompagnement à domicile avec possibilité d’hébergement) en usage au SEPAD a permis de disposer de 10 lits de repli dans les maisons de l’AEPC quand il a fallu extraire pour un temps très court un jeune de sa famille.

Catherine Letourdou, directrice de La Caravane, accompagnée de son chien, explique que le dressage avec un éducateur canin, suscite des échanges intéressants sur la violence avec les enfants qui s’étonnent que les erreurs de l’animal ne soient jamais sanctionnées de coups.

Les 22 enfants accueillis vont plutôt bien. Le passage de 4 groupes à 3 (4,5 ans à 8 ans, 10 à 13 ans, 14 à 16 ans) permet un encadrement avec 3 éducateurs au lieu de 2 ; la répartition des lieux a été repensée.

Les visites médiatisées se multiplient ; les retours en famille se raréfient en raison de situations familiales dégradées. Les enfants peuvent s’aérer ailleurs qu’à La Caravane grâce aux familles relais.

A l’occasion des mouvements de personnels une éducatrice de jeunes enfants (EJE) a été recrutée.

La commission de sécurité multiplie des demandes nouvelles, telles un certificat de résistance au froid de l’escalier de secours…

Enfin, l’attrait de petits enfants pour la sexualité a conduit à des signalements.

Philippe Allard, directeur de plate-forme Filles et Garçons du Monde (PFGM), rappelle que ce service a vu le jour le 1er avril 2019, le premier jeune étant hébergé dans une famille logeuse (ils sont aujourd’hui répartis sans 25 appartements). Le 30 juin, 60 jeunes sont accueillis malgré la grève qui secoue la cellule d’accompagnement des mineurs non accompagnés (CAMNA) de la préfecture en raison de ses sous effectifs. Ils sont 65 en décembre et la fête de Noël est très réussie.

Fin 2019 apparaissent les premières difficultés en préfecture pour obtenir des régularisations et des autorisations de travailler.

Le climat social de Concorde et le soutien du siège, des personnels et des agents d’entretien permettent un travail efficace. Les mutations internes dont la PFGM a profité ont favorisé son développement en même temps qu’elles ont causé du désordre dans les équipes des autres maisons. Les liaisons avec les circonscriptions restent problématiques. Tous les retards de régularisation ont été rattrapés.

En septembre 2020, 85 jeunes dont 5 filles sont accueillis.

Jean-Paul Blanchard, chef de service des Sorbiers, établissement habilité par le ministère de la Justice, tient d’abord à exprimer sa peine après le décès de Sylvain Lesueur qu’il avait revu pendant sa rémission.

La maison accueille 9 jeunes plus 3 en semi autonomie. L’année 2019 s’est bien passée et 4 jeunes ont obtenu leur diplôme : 1 bac, 1 brevet des collèges, 1 BAFA, 1CAP carrosserie.

Pendant les deux mois et demi de confinement, en l’absence du veilleur de nuit, l’équipe a assuré une présence jour et nuit, et aucun jeune n’a fugué.

Des voisins qui signaient autrefois des pétitions contre le foyer ont passé Noël avec nous !

Gilles Barthélmy, administrateur, ancien chef de service éducatif au tribunal de Bobigny, témoigne de la très grande disponibilité de Jean-Paul et de son adjoint Mohamed Abassi, de leurs qualités humaines et professionnelles.

Le rapport moral est adopté à l’unanimité.

 

Rapport de gestion

Bernard Moulin, vice-président, et Yann Chatelin directeur général adjoint présentent le rapport de gestion.

Comme l’année dernière, l’Association connaît une sous-activité, à savoir que le taux d’occupation (autrement dit, le nombre de journées réalisées par rapport au nombre de places allouées) s’élève à 94,08 % (contre 87,49 % l’année dernière).

Autrement dit, nous avons réalisé 84.646 journées alors que les lettres de décisions budgétaires indiquaient 89.974 journées.

Ce phénomène s’explique principalement par la création de la « PFGM » (montée en charge progressive).

Durant cette année, notre Institution a accueilli en moyenne 232 jeunes contre 157 jeunes l’année dernière.

A la clôture des comptes de l’exercice 2019, l’Association employait 240 salariés (172 ETP).

Le résultat comptable des établissements s’élève à + 844 641,88 €, le résultat économique (compte administratif) à + 1.002.918,10 €.

Le résultat comptable « combiné » (ou consolidé) de l’Association s’élève à + 839 285,17 €.

Les financements sont assurés pour 86% par le CD 93, 2% par d’autres départements et 12% par le Ministère de la Justice.

Le total des investissements s’élève à 435.977 euros (dont 60.981 euros d’apport lié à la maison du Jura).

Les mesures exceptionnelles décidées par le gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire liée au COVID risquent d’avoir des conséquences importantes sur nos comptes 2020.

Après la clôture des comptes, nous avons engagé des recours auprès du CD 93 concernant des dépenses rejetées principalement liées au « METADAP » pour l’exercice 2018 et des relances pour les exercices antérieurs. Ces dépenses prévues validées budgétairement ont été refusées partiellement.

Des pourparlers sont engagés avec le département pour créer un établissement dédié aux grands mineurs et jeunes majeurs pouvant accueillir 30 places, et ce dans le cadre de la semi-autonomie.

Le Commissaire aux comptes certifie les comptes.

Le rapport gestion est adopté à l’unanimité.

Le projet de budget 2021 est adopté à l’unanimité.

Renouvellement du conseil d’administration

Sur les six sortants, deux ne se représentent pas et quatre souhaitent poursuivre. Deux candidatures nouvelles ont été reçues : Kader Abdel, ancien chef de service de Concorde en retraite depuis deux ans et Vincent Olive, président de l’association La Passerelle.

Les six candidats sont élus à l’unanimité.

A suite du décès de Monsieur Alain Junqua, le conseil d’administration de l’association Concorde réuni le 21 octobre dernier a élu Monsieur Claude Chirouse Président