Maïté Melchior-Griffé

La lettre n°72Vie de l'association

Assemblée générale 2019, des rapports combatifs et préoccupés des choix des autorités publiques.

Le 16 mai 2019 notre assemblée générale a réuni à Gagny dans une ambiance conviviale les adhérents de l’association, les administrateurs, les cadres et personnels des différents services ainsi que de nombreux jeunes.

Le rapport moral du président A. Junqua et celui de la directrice générale F. Mazerat ont déploré le manque de cohérence des autorités publiques dont nous relevons que les contraintes budgétaires et administratives nous imposent bien souvent des changements dans nos orientations et nos conditions d’accueil. Des changements parfois difficiles à comprendre et à admettre, notamment par les personnels. Alain Junqua a souligné également le manque d’envergure de la nouvelle loi concernant le suivi des jeunes majeurs issus de l’aide sociale à l’enfance.

Cette critique est appuyée par les responsables de la maison Marie-Foilaine Desolneux de Coubron, très inquiets de la forte dégradation des dispositifs de protection de l’enfance et particulièrement de ceux qui compromettent l’avenir des jeunes majeurs et les rendent ainsi vulnérables dès qu’ils atteignent 18 ans en les projetant brutalement seuls et démunis dans la société et la vie active.

Les responsables des différentes structures, invités comme chaque année à s’exprimer, dressent un bilan rapide de leurs activités annuelles et les adhérents présents découvrent à cette occasion le travail engagé par le nouveau service du SEPAD (service éducatif de protection et d’accompagnement à domicile).

Soulignons que tous se plaignent des difficultés engendrées par les restrictions budgétaires qui impactent le fonctionnement de leurs services et rendent leur travail de plus en plus difficile !

Mais la surprise nous vient des maisons de Gagny et La Caravane de Villemomble car les éducateurs de ces maisons ont choisi de laisser des jeunes de tous âges s’exprimer à leur place. Et c’est avec plaisir que nous les écoutons évoquer leur quotidien, leurs activités mais aussi leurs souhaits ! Leur participation à notre assemblée générale fut une belle éclaircie qui rend plus préoccupants encore, les tristes constats évoqués plus haut par les professionnels.

Une fois encore, les adhérents et les administrateurs se doivent de remercier avec conviction et estime les professionnels de notre association qui, chaque jour, malgré des conditions de travail qui s’aggravent, contribuent au bien-être des jeunes que nous recevons et permettent ainsi à l’AEPC de poursuivre sa mission d’accueil, de protection et d’éducation sans exclusive.

Maïté Griffé-Melchior,

administratrice

La lettre n°65Vie de l'association

Le groupe d’expression du module Chevreul s’est réuni le 16 novembre 2015 au soir

Les groupes d’expression instaurés par la loi du 2 janvier 2002sont des instances de représentation qui s’expriment sur la manière dont les jeunes sont accompagnés collectivement et sur le fonctionnement général de chaque structure d’accueil. Ils permettent à chacun, jeunes et adultes, d’évoquer les difficultés rencontrées dans le fonctionnement quotidien et général de la structure dans le but de l’améliorer autant que possible. Ils servent donc de régulateurs mais sont aussi des temps importants qui privilégient l’échange entre jeunes résidents et adultes en engageant la discussion sur le projet de l’association et sa mise en œuvre.

Le directeur Sylvain Lesueur, le chef de service Philippe Allard, 5 éducateurs et 24 jeunes dont leurs 3 délégués élus se sont donc retrouvés pour débattre dans la soirée du lundi 16 novembre. Une réunion à laquelle j’avais été conviée en tant qu’élue du Conseil d’administration. Après un échange sur la vie au sein de leur module et les propositions des uns et des autres visant à réguler son fonctionnement quotidien, l’ordre du jour prévu a été quelque peu bouleversé, ce soir-là, par le besoin pressant des jeunes à s’exprimer au sujet des récents attentats survenus à Paris trois jours auparavant. La discussion et les échanges engagés ont permis aux adultes de rebondir sur le principe de laïcité, de l’expliciter et de rassurer les jeunes de confession musulmane sur leur devenir et la stigmatisation dont ils craignaient d’être l’objet. La réunion s’est achevée dans la sérénité et chacun a pu mesurer combien ces temps d’échanges au sein de nos modules sont importants, fructueux et enrichissants.

Maïté Melchior-Griffé – Administratrice