La lettre n°64

La lettre n°64Vie de l'association

LES RENCONTRES DE L’ANMECS – Le point de vue d’un participant

Les 5èmes rencontres nationales des professionnels des Maisons d’Enfants à Caractère Social se sont déroulées à Marseille sur le thème de « l’acte éducatif en mutation » les 19 et 20 mars 2015. Ces journées étaient organisées par l’ANMECS et l’Andési (Association Nationale des Cadres du Social) Un groupe d’une dizaine de professionnels de l’AEPC, aux fonctions diverses : éducateurs, chefs de service, directeurs, directeur général, y participait. Ces rencontres ont été pour moi tout à la fois l’occasion de rencontrer des collègues, de mieux cerner la dynamique de notre association, sa volonté formatrice, son implication envers ses salariés mais aussi partager un moment agréable de réflexion professionnelle. Les différentes interventions des sociologues, psychologues, psychanalystes, professeurs d’universités, ont permis de soulever des questions complexes sur le travail des différents professionnels en MECS au quotidien, sur le rôle de la famille et des pairs, l’utilisation des nouvelles technologies par les jeunes ou par les professionnels dans leur travail éducatif mais surtout de se remettre en question dans ses pratiques grâce à des exemples concrets. Finalement, ces journées ont été pour moi très productives, entre rencontres de collègues et réflexion professionnelle. Elles m’ont permis de découvrir Marseille, de mieux connaître l’association et d’étayer mon positionnement professionnel.

Guillaume Bertrand – Educateur spécialisé

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Séjour éducatif à Vendays-Montalivet près de Bordeaux

Cet été au mois d’août, un groupe de 7 jeunes et 2 éducateurs de Gagny 1 a eu l’occasion de découvrir la belle région du Médoc. Installé dans un délicieux camping en plein cœur d’une forêt de pins et au bord de l’océan, les mots d’ordre tout au long du séjour étaient :

  • « bien nagé et bien surfé »
  • « bien dansé et bien flirté »
  • « bien joué et bien bronzé (ou bien cramé….) »
  • « bien mangé et bien rigolé »

Bref des vacances « bien dosées, posées… » Une petite escapade pour visiter Bordeaux avec le privilège de voir « l’Hermione », la Frégate de la liberté qui y faisait escale. Un séjour inoubliable durant lequel nous nous sommes laissés porter par le courant après avoir surfé sur la vague de la détente et du bien-être. Un lieu surnommé par les jeunes « Gagny 3 », comme un clin d’œil à une envie d’y retourner à défaut de pouvoir y rester.

Djamel DALI-AHMED – Educateur spécialisé

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Efficace et innovante, une association sur de bons rails

(Extraits du rapport moral du Président Alain Junqua, lors de l’assemblée générale du 11 juin 2015)

L ’association a connu en 2014 un taux d’activité légèrement moindre que celui des années précédentes de 112 %, au lieu de 121 l’an dernier, ce qui a permis de tourner tous foyers confondus, Dispositif d’Accueil Personnalisé compris, autoL ’association a connu en 2014 un taux d’activité légèrement moindre que celui des années précédentes de 112 %, au lieu de 121 l’an dernier, ce qui a permis de tourner tous foyers confondus, Dispositif d’Accueil Personnalisé compris, autour de 145 jeunes de dix-huit nationalités différentes issues de tous les continents, pris en charge de façon permanente. Le fonctionnement des établissements n’en a pas été, pour autant, facilité en raison du mode le plus fréquent d’accueil, en urgence, et de l’extrême complexité des problématiques des jeunes ainsi accueillis. Nous ne sommes que plus satisfaits des réussites scolaires ou professionnelles de beaucoup d’entre eux et de l’intégration d’un certain nombre à l’environnement social des foyers par leur participation à diverses activités culturelles ou sportives. Nous avons recouru à des solutions alternatives : accueil en foyers de jeunes travailleurs, appartements partagés, familles relais, voire logements individuels, notamment pour les enfants relevant du Dispositif d’Accueil Personnalisé (D.A.P.). Cette diversité des modes de prise en charge, avec un accompagnement adapté à chacun, permet d’apporter des solutions sur mesure qui prennent mieux en compte l’évolution personnelle de nos jeunes, les préparent à accéder à une autonomie qui correspond à leur attente et répond à notre mission éducative. S’agissant des salariés, depuis deux ans tous les emplois sont pourvus. Le climat social me parait excellent, les instances représentatives du personnel fonctionnent harmonieusement, dans le dialogue et la confiance. L’évaluation externe a été diligentée et s’est avérée dans l’ensemble extrêmement positive. Le déménagement du siège administratif dans de nouveaux locaux à Montfermeil est chose faite depuis l’automne dernier grâce à la communauté d’agglomération. L’immeuble de la rue Delagarde était devenu trop petit et vétuste. Il a été mis en vente mais en attendant de trouver un acquéreur, nous continuons de l’utiliser pour y organiser nos activités dites de jour et, particulièrement, nos ateliers scolaires qui y ont tous été regroupés. L’expérience s’avère intéressante, notamment pour les jeunes qui les fréquentent et nous recherchons d’autres locaux pour les installer de façon plus pérenne.
Nous avons évoqué, lors de la dernière assemblée générale, de sérieuses difficultés de trésorerie résultant du financement du D.A.P. dont le prix de revient était largement supérieur au prix de journée perçu. Nous avons négocié avec les services départementaux la résorption de la dette qui ne nous était pas imputable et à la fin de l’année 2014, tout était rentré dans l’ordre. Nous avons limité les admissions au D.A.P. à vingt jeunes maximum. Les foyers, pour leur part, ont parfaitement fonctionné tant en ce qui concerne l’accueil et l’accompagnement de jeunes trop souvent perturbés qu’en celui de leur gestion proprement dite puisque les résultats comptables sont partout excédentaires. Des travaux de rénovation ou de remise en conformité ont pourtant été réalisés dans tous les établissements qu’il s’agisse aussi bien des cuisines, salles d’eau, lingeries et parties communes que des chambres et bureaux. Nos statuts ont été réformés lors d’une assemblée générale extraordinaire réunie le 11 mars dernier pour être actualisés. Ce fut un important chantier qui devrait introduire l’instruction d’un dossier de demande de reconnaissance d’utilité publique que nous espérons voir aboutir d’ici l’année prochaine. Notre institution s’ouvre de plus en plus sur l’extérieur, outre des partenariats avec des associations comme Métabole et Vivre Ensemble, elle participe à la réflexion de divers organismes représentatifs et prend part à des congrès nationaux et à des colloques sur thème. Cela demande beaucoup de disponibilité de la part de ceux qui s’y investissent et je tiens à les en remercier bien vivement.ur de 145 jeunes de dix-huit nationalités différentes issues de tous les continents, pris en charge de façon permanente. Le fonctionnement des établissements n’en a pas été, pour autant, facilité en raison du mode le plus fréquent d’accueil, en urgence, et de l’extrême complexité des problématiques des jeunes ainsi accueillis. Nous ne sommes que plus satisfaits des réussites scolaires ou professionnelles de beaucoup d’entre eux et de l’intégration d’un certain nombre à l’environnement social des foyers par leur participation à diverses activités culturelles ou sportives. Nous avons recouru à des solutions alternatives : accueil en foyers de jeunes travailleurs, appartements partagés, familles relais, voire logements individuels, notamment pour les enfants relevant du Dispositif d’Accueil Personnalisé (D.A.P.). Cette diversité des modes de prise en charge, avec un accompagnement adapté à chacun, permet d’apporter des solutions sur mesure qui prennent mieux en compte l’évolution personnelle de nos jeunes, les préparent à accéder à une autonomie qui correspond à leur attente et répond à notre mission éducative. S’agissant des salariés, depuis deux ans tous les emplois sont pourvus. Le climat social me parait excellent, les instances représentatives du personnel fonctionnent harmonieusement, dans le dialogue et la confiance. L’évaluation externe a été diligentée et s’est avérée dans l’ensemble extrêmement positive.
Le déménagement du siège administratif dans de nouveaux locaux à Montfermeil est chose faite depuis l’automne dernier grâce à la communauté d’agglomération. L’immeuble de la rue Delagarde était devenu trop petit et vétuste. Il a été mis en vente mais en attendant de trouver un acquéreur, nous continuons de l’utiliser pour y organiser nos activités dites de jour et, particulièrement, nos ateliers scolaires qui y ont tous été regroupés. L’expérience s’avère intéressante, notamment pour les jeunes qui les fréquentent et nous recherchons d’autres locaux pour les installer de façon plus pérenne. Nous avons évoqué, lors de la dernière assemblée générale, de sérieuses difficultés de trésorerie résultant du financement du D.A.P. dont le prix de revient était largement supérieur au prix de journée perçu. Nous avons négocié avec les services départementaux la résorption de la dette qui ne nous était pas imputable et à la fin de l’année 2014, tout était rentré dans l’ordre. Nous avons limité les admissions au D.A.P. à vingt jeunes maximum. Les foyers, pour leur part, ont parfaitement fonctionné tant en ce qui concerne l’accueil et l’accompagnement de jeunes trop souvent perturbés qu’en celui de leur gestion proprement dite puisque les résultats comptables sont partout excédentaires. Des travaux de rénovation ou de remise en conformité ont pourtant été réalisés dans tous les établissements qu’il s’agisse aussi bien des cuisines, salles d’eau, lingeries et parties communes que des chambres et bureaux. Nos statuts ont été réformés lors d’une assemblée générale extraordinaire réunie le 11 mars dernier pour être actualisés. Ce fut un important chantier qui devrait introduire l’instruction d’un dossier de demande de reconnaissance d’utilité publique que nous espérons voir aboutir d’ici l’année prochaine. Notre institution s’ouvre de plus en plus sur l’extérieur, outre des partenariats avec des associations comme Métabole et Vivre Ensemble, elle participe à la réflexion de divers organismes représentatifs et prend part à des congrès nationaux et à des colloques sur thème. Cela demande beaucoup de disponibilité de la part de ceux qui s’y investissent et je tiens à les en remercier bien vivement. Permettez-moi de saluer la présence à notre assemblée de la Présidente de l’Association La Caravane de Villemomble et de sa directrice. Nous travaillons ensemble sur un projet de rapprochement de nos deux associations. Nos deux bureaux se sont rencontrés le 21 mai dernier pour une première prise de contact, la réunion a été chaleureuse et conviviale. Nous partageons des valeurs communes et au-delà de nos spécificités propres, nous pouvons témoigner des mêmes conceptions du travail éducatif et de l’intérêt de l’enfant. Je voudrais remercier les membres du Conseil d’Administration pour leur forte implication. Tout au long de l’année, le Conseil a accompagné la Direction Générale avec une grande écoute et beaucoup de sympathie. Le Bureau et le Conseil se sont réunis cinq fois chacun, parfois dans des foyers ce qui a permis aux cadres de ces derniers de présenter eux-mêmes leur activité. Il a été décidé que les trois directeurs de module, Chevreul, Gagny et Coubron participeraient avec voix consultatives à nos réunions de conseil. J’ai pour ma part, outre des visites régulières dans les foyers et des participations à de nombreuses réunions et manifestations, rencontré les maires de Montfermeil et Coubron ainsi que celui de Meaux, les représentants de la Direction de l’Enfance et de la Famille et du service de l’Aide Sociale à l’Enfance de Seine-Saint-Denis, particulièrement Madame Simon, ainsi que des Juges des Enfants. Une fois encore, je veux, au nom du Conseil d’Administration, remercier très chaleureusement et avec beaucoup de conviction et d’estime l’ensemble des personnels de l’association : de direction, d’encadrement, éducatifs, administratifs et de service, qui chacun dans leur domaine contribue au bien être des jeunes que nous recevons et permet à Concorde de répondre à sa vocation d’éduquer et de protéger sans exclusive. En accueillant tous les jeunes qui nous sont confiés par les autorités de tutelle, nous répondons à cette exhortation de Léon Gambetta : « l’avenir n’est interdit à personne ».

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Le rapports d’activités et de gestion 2014 adoptés à l’unanimité

C’est un document d’une soixantaine de pages, attaché à donner du sens au bilan de l’année, l’inscrivant dans le prolongement des actions antérieures et traçant déjà celles de 2015, préparé très collectivement par les cadres des maisons d’enfants et la direction générale, qui a été soumis à l’assemblée générale. Il souligne le travail conséquent de tous, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, insiste sur celui considérable des cadres et des équipes autour de la formalisation des pratiques et de l’émergence de nouveaux protocoles correspondants aux exigences du cadre légal de travail. L’insertion scolaire et professionnelle sont les deux axes incontournables du développement de l’autonomie et des compétences. Ils se déclinent avec rigueur dans chaque maison et se diversifient pour que l’accompagnement de chaque jeune soit effectif, adapté à sa situation : 54% d’entre eux suivent une scolarité traditionnelle en collège, lycée, lycée professionnel, 15% fréquentent un atelier scolaire en interne permettant de proposer une alternative et un sas avant une éventuelle scolarisation, 20% sont en apprentissage et 11% relèvent d’un enseignement spécialisé. L’accès à l’autonomie se concrétise dans le partenariat avec les foyers de jeunes travailleurs et l’association Essor 93, avec le développement de gestion d’appartements par les jeunes, l’adhésion à l’association Interlogement 93. Le rapport souligne la volonté d’améliorer le travail avec la famille, quelle que soit la diversité des situations, de mener des actions concrètes pour accompagner les parents. Un partenariat avec l’association Culture de Cœur y aide. Il s’agit d’impliquer les parents dans la vie quotidienne de leur enfant, les faire participer au projet du mineur, construire avec eux les solutions permettant de résoudre les problèmes ayant conduit à une mesure de placement. Les séjours éducatifs nombreux, une vingtaine dans dix-sept départements à l’exception de la région parisienne, concernent tous les modules. Ils représentent 2 038 journées, tous services confondus. Chaque foyer conduit des actions particulières, en fonction des besoins exprimés ou du contexte local : réécriture des projets de service, soutien scolaire, ateliers dessin, peinture, participation aux forums des associations, projets santé, rencontres sportives, préparation de spectacles, séjours culturels, marché de Noël… Au sein des équipes, la psychologue participe à l’accompagnement du placement de chaque jeune ; elle est présente dans de multiples initiatives, aide les équipes dans l’analyse des pratiques. En 2014, la Direction Générale a maintenu l’élan impulsé en faveur des actions de formation des salariés, ce qui a été considéré comme une force par les évaluateurs externes. 45 personnes soit 35% des personnels ont été concernées. En 2014, le DAP (Dispositif d’Accueil Personnalisé) a limité son effectif d’accueil à vingt jeunes. La formule hôtelière initiale est désormais remplacée par un hébergement en appartement, plus satisfaisant. Si les premiers temps sont aléatoires, les nouveaux arrivants finissent pas « se poser », ce qui n’exclut pas des crises parfois très violentes qui rendent complexe la relation duelle avec le personnel éducatif. L’équipe dirigeante a été renforcée, avec un chef de service épaulé par trois coordinateurs. La prise en charge demande beaucoup d’énergie ; seuls deux jeunes n’ont pas pu s’inscrire dans un dispositif de scolarisation ou de Mission Locale, ou encore d’intégration en institution spécialisée. Un bilan prometteur pour l’avenir. Le CPI « Les Sorbiers » accueille des mineurs placés en application des dispositions de l’ordonnance de 1945, sur décision du juge des enfants. En dépit des risques d’échecs de ces mineurs en extrême difficulté, nombre d’entre eux ont pu faire aboutir leur projet. Sur dix-neuf jeunes sortis, sept ont intégré une autre structure, dix sont retournés en famille, deux ont fugué. La direction générale soutient l’équipe dans l’effort de formation.

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Dans la maison de l’avenue Chevreul, la fête des voisins est devenue tradition !

Depuis 2007, l’établissement participe à la fête nationale des voisins. Grace à son implication, il est désormais reconnu comme pôle officiel  d’organisation pour le quartier des Coudreaux de Montfermeil. Cette année encore, dans une ambiance chaleureuse et conviviale, de nombreux amis et voisins sont venus pour faire la fête autour d’un barbecue et du verre de l’amitié. Les jeunes du foyer ont pu tisser du lien social intergénérationnel et faire visiter leur lieu de vie. Durant la soirée, M. le maire Xavier Lemoine ainsi que de nombreux élus nous ont fait l’honneur de leur présence.
Cette initiative est une opportunité de plus pour permettre aux jeunes que nous accompagnons et dont nous voulons la réussite, d’accéder à la citoyenneté. Elle sera sans aucun doute renouvelée l’année prochaine.

Sylvain Lesueur – Directeur de service

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POUR LES DROITS DE L’ENFANT

Au mois de juin 2015, les Jeunes Ambassadeurs des Droits de l’Enfant sont intervenus deux journées au sein des ateliers scolaires. Après avoir présenté leurs droits aux jeunes participants, ils ont organisé un jeu collectif où chacun était un droit. Ensuite, les jeunes ont réalisé des affiches à l’aide de pochoirs dans l’esprit de TAGS. Celles-ci ont été envoyées au Canada où se déroulait un concours autour d’un colloque sur les droits de l’enfant.

Carol Spence – Intervenante scolaire

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« Joyeuses Pâques ! »

Lors du week-end de Pâques, par une journée ensoleillée, une chasse aux œufs a été organisée à la maison Marie-Foilaine Desolneux de Coubron. Les jeunes présents sur la structure ont eu l’opportunité de chercher des chocolats dans le jardin. Ce moment de partage convivial, accompagné d’éclats de rire, a permis aux derniers arrivés d’établir un contact avec l’ensemble du groupe. Les jeunes qui étaient partis en famille ont eu l’heureuse surprise de découvrir, le lundi soir, des chocolats posés sur leur lit. Eh oui ! …. Les cloches de Pâques ne les avaient pas oubliés.

Céline Gobet – Educatrice spécialisée

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A l’assaut des sommets

Lors du week-end de Pâques, par une journée ensoleillée, une chasse aux œufs a été organisée à la maison Marie-Foilaine Desolneux de Coubron. Les jeunes présents sur la structure ont eu l’opportunité de chercher des chocolats dans le jardin. Ce moment de partage convivial, accompagné d’éclats de rire, a permis aux derniers arrivés d’établir un contact avec l’ensemble du groupe. Les jeunes qui étaient partis en famille ont eu l’heureuse surprise de découvrir, le lundi soir, des chocolats posés sur leur lit. Eh oui ! …. Les cloches de Pâques ne les avaient pas oubliés.

Céline Gobet – Educatrice spécialisée

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Culture pour les jeunes de la maison Marie-Foilaine Desolneux !!!

A la ferme…

Cette année, nous avons décidé d’un commun accord avec un groupe de jeunes, de partir en Normandie chez des agriculteurs que nous connaissons bien. En effet, il y a quatre ans, nous avions passé deux étés à Savigny. Très bien intégrés dans le village, proches de la famille qui nous accueillait et des animaux de la ferme, certains jeunes avaient fait la demande cette année de pouvoir y retourner avec un nouveau groupe. Durant notre séjour, nous avons pu constater l’importance pour la plupart des participants de maintenir les liens ou d’en créer de nouveaux avec cette famille et dans ce cadre. Ils se sont épanouis au fil des jours, l’environnement était idéal pour eux : des animaux dont il fallait s’occuper, un immense terrain sur lequel ils pouvaient faire du vélo sans danger, en pleine nature. Les conditions étaient réunies pour qu’ils se sentent à la fois libres et responsables, sauf du beau temps ! Le fait d’être en gite à la ferme a resserré les liens dans le groupe. Le cadre de vie invitait au calme. Une vraie dynamique d’entraide s’est créée entre eux malgré les écarts d’âge. Vivre ensemble dans ce contexte familial a permis à certains jeunes de pouvoir s’ouvrir davantage, se socialiser, faire preuve de respect et de solidarité. A contrario, d’autres ont eu quelques difficultés à se saisir de tout le positif qui émanait du groupe. Cependant, nous avons pu dégager de nouveaux axes de travail éducatif, tant pour la vie du groupe que pour chacun et c’est non négligeable. Un retour à la source n’est jamais évident à vivre mais cette expérience aura réveillé ce qu’il y a de bon en chacun pour faire vivre une valeur essentielle, celle du vivre ensemble. Nous étions heureux d’écrire une nouvelle histoire à partir d’une déjà vécue.

Camille Carrère / Daphné Lorenzoni / Christophe Leparlouer – Educateurs

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En Belgique…

Deux éducateurs, cinq jeunes (un désistement de dernière minute a réduit le groupe), immergés dans le plat pays de Jacques Brel. Voyage de six jours qui fut l’occasion d’arpenter la capitale belge, de se baigner dans l’eau bien fraiche d’Ostende ou bien encore de découvrir Gand et ses quais médiévaux. L’alternance de moments de flâneries et de dégustations, accompagnés de plaintes (qui dit découverte d’un pays étranger dit longues heures de marche), a provoqué la curiosité de chacun, variable selon ses affinités et son goût pour l’inconnu. Si les estaminets séduisirent le plus grand nombre, le muséum d’histoire naturelle passionna les deux jeunes filles du groupe. L’architecture bruxelloise parvint presque à captiver un public sensible aux effluves de gaufres et découvrant la symbolique franc-maçonnique.
Il faut noter que la météo belge était avec nous, puisque quelques rayons de soleil transperçaient les délicats rideaux de pluie familiers au joyeux quotidien des Belges. Ces derniers ont d’ailleurs fait preuve une fois de plus de leur bonhomie et de leur gentillesse, à commencer par notre hôte charmante et très accueillante. Séjour donc de courte durée mais parfaitement adapté pour la découverte de ce voisin de la France qui trouva de quoi charmer ses visiteurs.

Denis Baron / Daphnée Lorenzoni – Educateurs

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Le rap comme outil éducatif

Le rap comme outil éducatif L e but de l’atelier d’écriture est de travailler le fond et non la forme des textes, c’est à dire que dès le départ, j’ai fait le choix de ne pas m’attarder, en tant qu’éducatrice, sur les erreurs de syntaxe. En ayant eu cette posture éducative, j’ai voulu que la personne qui s’exprime, se sente libre dans le choix de ses mots.

Jennifer Bamba-Tadi – Monitrice éducatrice

Nous avons le plaisir de vous offrir le texte plébiscité lors du concours organisé le 22 mai dernier :
« Le centre de ma vie »

de Kevin E.

Avant que tu partes je voulais te dire maman je t’aime même s’il y a eu des conflits entre nous entre
nous malgré toute cette misère je reste debout car dans ce monde nous vivions tous une guerre… tous
une guerre.
Je remercie Dieu car j’ai toujours une famille qui compte sur moi la vie est courte. Mais faut savoir
tourner la page tu es la seule qui a mis de l’ordre dans ma vie. Tu es celle qui m’a redonné le sourire sans
se soucier de mon avenir. Tu es la lumière de ma vie maman je t’ a ime je t’aime
Refrain : Tu es le centre de ma vie tu es le centre de ma vie maman je veux pas que tu partes j’aimerais te
voir le plus souvent sans jamais t’oublier même si cela n’est pas possible tu es le centre de ma vie oui tu
es le centre de ma vie.
Une dédicace à tous ceux qui ont perdu leurs proches la vie est parfois dure mais faut savoir prendre du courage même si cela est
difficile il faut jamais baisser les bras tkt pas* ça va aller car tu trouveras le bon chemin min. J’ai connu la misère j’ai toujours eu
confiance en vous mes amis mes amis car vous vivez une triste vie vos mères sont éloignées de vous ta mère te manque mais tkt pas tu
la reverras bientôt bientôt.
Refrain…
A tout ceux qui ont encore une mère même si la vie est difficile faut jamais baisser les bras car un jour on partira tous dans ce monde
alors avant que tu partes maman je te dis je t’aime.
* t’inquiète pas

La lettre n°64Vie des maisons

La Dame aux Camélias au Son et Lumière

Les jeunes ont découvert avec enthousiasme, en tant que figurants, l’histoire de Marguerite. Cette fois, ils ont troqué leurs guenilles de « misérables » pour des costumes de grands et vaillants soldats du Moyen-Orient. Ils se sont investis dans cette pièce en participant à toutes les répétitions prévues en plus de leur emploi du temps scolaire. Grâce à eux, les tableaux n’en étaient que plus vivants et magnifiques. Ils attendent avec impatience la prochaine saison !

Sarah Ahadri / Rached Masri – Educateurs

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Les succès aux examens honorés

Les jeunes diplômés de l’association ont été reçus au siège administratif par la direction générale, en présence des cadres. Chacun a reçu une médaille frappée par la Monnaie de Paris ainsi qu’un diplôme remis par le Président en l’honneur de leur réussite aux examens. Gageons qu’ils se souviendront longtemps de leur réussite.

Laurence Nominet / Rachel Emonot, Directrices de service

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UN SEJOUR DE RUPTURE A M’BOUR, AU SENEGAL

Extrait du rapport de Camille Carrère – éducatrice spécialisée à Marie-Foilaine Desolneux – sur un séjour de rupture à M’Bour Sénégal, du 18 mai au 11 juin 2015.

Un jeune de Concorde étant concerné, pendant près de 3 semaines, j’ai eu la chance de découvrir le projet de séjour de rupture à M’Bour au Sénégal, au sein de l’association « Vivre ensemble Madeshael ». Durant mon séjour, j’ai vécu en totale immersion auprès de jeunes en souffrance et des équipes sénégalaises. L’une des valeurs principales transmises dès leur arrivée au Sénégal est « le vivre ensemble », en communauté, dans le respect des uns et des autres. Le Séjour de rupture est destiné à revaloriser et redynamiser de jeunes français en grande difficulté en les immergeant dans la vie africaine et ses réalités. Ils sont dans un cadre de vie dépaysant, éloignés de leur environnement habituel, ce qui leur permet de faire le point, de reprendre confiance en eux. Bien encadrés, ils peuvent prendre de la distance avec certaines de leurs habitudes, ce qui les amènera à modifier leurs choix d’avenir. L’éducateur accompagne le jeune dans sa réflexion, en lien avec le projet personnel qu’il devra mettre en place. Il l’aide à se revaloriser grâce à des activités et des missions humanitaires ainsi que des discussions (en Afrique, la parole et l’échange sont très importants pour avancer). Le cadre est strict et le jeune devra prendre ses responsabilités face aux éventuels manquements au règlement. S’il déroge, il devra s’expliquer devant toute l’équipe afin de comprendre ce qui s’est passé. Une sanction sera mise en place par l’équipe en fonction de la faute commise. Les réponses éducatives dites « sanctions positives et négatives » sont essentielles à l’équilibre du jeune et de la communauté. Le professionnel accompagne le jeune dans chacune des sanctions afin de le faire réfléchir et de prendre du recul. Le respect de soi et des autres s’installe peu à peu, dès lors qu’il comprend qu’il a des droits mais aussi des devoirs. Accueilli sans le moindre jugement ou rejet, il sera accompagné tout au long du séjour par des éducateurs bienveillants. Il va vivre au rythme de l’Afrique, apprivoiser le silence. Cette expérience extraordinaire permet, la plupart du temps, de repartir fier de la force trouvée en soi pour passer ce cap. Le jeune loge dans une case ronde et individuelle de 12 à 16 m2, avec sol carrelé, eau courante, toilette et douche individuelle. L’ameublement simple comprend un lit, des étagères, un bureau et une chaise, un tapis de sol, des ustensiles de ménage et un bac à linge. Draps, couvertures, serviettes de toilette et moustiquaire sont fournis à l’arrivée. Le poulailler et le potager, outre qu’ils ouvrent aux métiers d’aviculteur et de maraîcher, intègrent les jeunes, les responsabilisent et permettront à l’association d’avoir un peu d’autonomie alimentaire. La vie des jeunes est rythmée par un réveil à 7h et un coucher à 22h du lundi au jeudi. Le vendredi, samedi et dimanche, ils planifient eux-mêmes les activités lors d’une réunion. Les matinées sont dévolues aux divers RDV (pédo-psy, RDV téléphoniques avec la France…) et à la participation aux chantiers humanitaires qui sont la principale activité à l’extérieur du camp avec les sorties du week-end. Les jeunes sont confrontés à des situations de grand dénuement et ils vont participer par leur travail à améliorer un tant soit peu ces conditions de vie, ce qui les conduit à une relativisation qui participe autant à leur remise en question qu’à leur investissement. Par ailleurs, ces chantiers leur permettent de « faire avec » les moniteurs. Ils les aident à évacuer, de façon positive, l’énergie qui, avant le séjour, partait plutôt dans la violence (verbale ou physique), l’hyperactivité ou la destruction de soi. Ils mesurent leur capacité de travail, leur endurance, leur efficacité. Ils apprennent des gestes et des techniques.  Certains vont s’appuyer sur cette expérience pour trouver leur orientation professionnelle future. Dans tous les cas et quel que soit le plaisir éprouvé au travail, les jeunes sortent tous très fiers de leurs réalisations. Elles les aident à prendre confiance en eux et à se sentir utiles. Cette implication, malgré leurs plaintes, est très positive. Après déjeuner, sieste obligatoire et reprise des activités à 15h. Chaque après-midi, les cours de renforcement de maths, français et anglais visent à les réconcilier un peu avec l’école, à reprendre, dans un cadre privilégié, des bases mal assimilées. La pouponnière est un lieu d’accueil temporaire du tout petit enfant privé de sa maman. Elle permet aux orphelins et aux enfants dont la famille ne peut pas s’occuper, de vivre dans un milieu protégé la première année de leur vie où leur existence est si fragile. Elle apporte une aide concrète aux populations locales. La pouponnière, qui accueille près de 150 enfants, est un support important pour nous. Chaque jeune la côtoie au quotidien parce que ses locaux sont voisins mais aussi par le biais d’un stage obligatoire en fin de séjour. Le jeune y est accompagné par un moniteur chaque matinée pendant au moins un mois. S’il le souhaite et si cela ne présente pas de risques particuliers, son stage de fin de séjour peut se dérouler intégralement à la pouponnière. Ce lieu les confronte à leurs propres souvenirs d’enfance. Parfois, c’est là que le jeune prend conscience qu’il vivait de bonnes choses en famille. C’est souvent la possibilité de parler de sa vie familiale, de ce qu’il en a rêvé, de ce qu’elle aurait pu être… C’est aussi l’occasion pour certains d’apprendre à avoir moins peur du jour où eux-mêmes deviendront parents et de se rendre compte qu’ils sont capables de donner de l’attention, de la douceur et de l’amour. L’Afrique, c’est la pauvreté pour beaucoup de gens mais c’est aussi l’esprit de la fête et de la danse. Alors, les fêtes de famille, les départs et les anniversaires des jeunes, les initiatives des organisations de quartiers sont autant d’occasions de danser au son des tam-tams. Les jeunes méritants peuvent partir en week-end, répondant aux invitations de leurs moniteurs préférés !!! Ils découvrent alors la vie en famille et s’y adaptent le temps de créer des liens et des souvenirs. Chacun a droit à une seconde chance. L’ouverture sur le monde est très enrichissante et mon séjour à M’Bour m’a confortée dans cette conviction. Le séjour de rupture donne raison à ce proverbe africain : « L’homme est un remède pour l’homme ».

Camille Carrère – éducatrice spécialisée à Marie-Foilaine Desolneux