Alain Junqua

Président de l’association

La lettre n°74Vie de l'association

Intervention de M. Alain Junqua, président du conseil d’administration

Sylvain nous a quittés samedi 2 mai, entouré des siens, après une ultime visite de Florence, Yann et Philippe* comme un dernier au-revoir douloureux mais affectueux.

Il est parti après un long, digne et courageux combat contre la maladie, dont nous osions croire, même si l’espoir pouvait apparaître raisonnablement illusoire, qu’il parviendrait une fois encore à la surmonter.

C’est avec une infinie tristesse que tous ceux qui l’ont côtoyé à Concorde, qui ont travaillé avec lui, depuis septembre 1993, date de son entrée dans l’association, ont aussitôt ressenti l’absence de celui qui était le plus ancien de nos directeurs.

Sylvain a fait l’essentiel de sa carrière au sein de la Maison Chevreul à Montfermeil jusqu’à en devenir son directeur. Sa délicatesse et sa douceur envers les enfants qui lui étaient confiés, sa constante bonne humeur, sa jovialité communicative, son sens de l’humour n’excluaient pas l’autorité nécessaire dont il savait faire preuve avec mesure et discernement.

J’ai pu personnellement constater combien il aimait son métier et, au-delà de cet aspect, l’attachement qu’il portait aux jeunes sans exclusive.

Il était reconnu par tous comme un professionnel de qualité, disponible et attentif, solidaire et complaisant.

Il avait toute ma confiance et celle du conseil d’administration de l’AEPC. J’en veux pour preuve les nombreux messages que les administrateurs ont adressés ces derniers jours à Florence. Tous y ont exprimé leur peine.

« Rien de grand ne se fait sans passion » disait le philosophe allemand HEGEL.

Sylvain était précisément un passionné et nous l’aimions ainsi.

En cet instant, nos pensées communes à tous vont vers lui et nous l’accompagnons avec son épouse et ses enfants dans la solitude et la tristesse du départ mais aussi pour certains d’entre nous dans l’espérance.

 

* Florence Mazerat, directrice générale, Yann Chatelin, directeur général adjoint, Philippe Allard, longtemps coéquipier de Sylvain à Chevreul.

La lettre n°69Vie de l'association

Les vœux de Concorde 2018 discours du président Alain Junqua

« Nous avons choisi pour thème de notre carte de vœux le mot « ensemble », c’est un appel que nous lançons à tous nos partenaires du monde associatif, de porter et de défendre notre engagement commun au service de la protection de l’enfance. » Tel est le message des interventions dont nous publions de larges extraits.

Au nom de l’association Concorde, de ses personnels et de ses administrateurs, le président Alain Junqua accueillait élus, partenaires et amis.

« C’est d’abord vers les jeunes qu’iront mes souhaits personnels d’heureuse année nouvelle. Je leur souhaite, qu’ils sachent tirer le meilleur profit de leur séjour dans les maisons Concorde et qu’ils les quittent, l’heure venue, libres, responsables d’eux-mêmes, utiles à une société qui leur fasse une juste place à la mesure de leur capacité et de leur volonté de s’y intégrer.

Le bien vivre ensemble passe par l’éducation, l’insertion et la promotion sociale. C’est la mission citoyenne que nous entendons poursuivre au service des garçons et des filles qui nous sont confiés, sans distinction d’origine, n’en déplaise à certains esprits chagrins qui verraient, volontiers, ceux qu’il est convenu d’appeler des migrants et pour ce qui nous concerne des mineurs non accompagnés être rassemblés dans des établissements dédiées et moins coûteux.

Il faut rappeler avec force qu’un travail social diversifié et de qualité a un coût et que tous les mineurs, sur le territoire de notre République, ont le même droit d’en bénéficier. C’est la Loi et c’est aussi la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

Nous voulons tous que nos valeurs soient reconnues et protégées, que notre indépendance soit préservée et que nous soyons acceptés par les autorités publiques comme de véritables partenaires porteurs de projets réfléchis et responsables. Une démocratie ne saurait se passer d’une initiative citoyenne, gage d’une société apaisée et participative où les associations ont toute leur place.

Concorde va fêter en 2019 son cinquantième anniversaire. Plus de deux mille cinq cents jeunes y ont séjourné et encore aujourd’hui ce sont plus de 18O garçons et filles qui y vivent quotidiennement bénéficiant parfois d’approches éducatives innovantes et très individualisées tant au titre de l’assistance éducative qu’à celui de l’ordonnance du 2 février 1945.

Monsieur le Président Jean-Marc HELLER vous avez accepté de présider notre manifestation de ce jour. Je tiens, bien sûr, à vous en remercier très chaleureusement. Vous êtes magistrat et c’est à BOBIGNY que nous nous sommes connus, vous étiez, alors, juge des Enfants.  Aujourd’hui, Président de Chambre à la Cour d’appel de PARIS, vous présidez l’une des formations de la Cour d’Assises.

Je dois dire aussi à Florence MAZERAT, Directrice Générale de CONCORDE, toute l’estime que je lui porte. Je lui demande d’être mon interprète auprès de ses collaborateurs et de toutes ses équipes dans nos différents établissements en leur exprimant mes remerciements et ceux du Conseil d’Administration pour leur action, leur engagement et leur disponibilité.

Un merci particulier à la Maison Marie-Foilaine DESOLNEUX qui nous accueille, sa directrice, l’ensemble de ses personnels, aux techniciens de maintenance de l’association  qui ont veillé à la bonne organisation de cette journée, à tous nos cuisiniers et cuisinières qui, une fois encore, se sont surpassés pour notre plus grand plaisir ainsi qu’aux jeunes qui les ont secondés et qui ont notamment assuré le service.

la lettre n°68Vie de l'association

Assemblée générale du 22 Mai 2017

Offres diversifiées, engagements tenus pour répondre toujours mieux aux besoins

Alain JUNQUA, président , dans son rapport moral, constate que l’association a poursuivi son développement avec détermination et créativité. Nous sommes très en phase avec le département de la Seine-Saint-Denis pour la mise en œuvre de nouveaux dispositifs de prise en charge ainsi qu’avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse pour prendre notre part des politiques nationales tendant à mieux maîtriser des phénomènes actuels susceptibles de conduire à des dérives perturbatrices de l’ordre public. Au cours de l’année 2016, l’association a connu une suractivité de 106% avec un effectif moyen de 144 jeunes présents simultanément dont une trentaine relevant de notre dispositif d’accueil personnalisé toujours très sollicité. Nous sommes en négociations avec le département pour la prise en compte du déficit de ce dispositif et le nécessaire réajustement du prix de journée. Répondant aux attentes des services sociaux, le Relais Ados, petite structure d’accueil d’urgence de cinq à six places pour des jeunes filles qui y séjournent entre trois et six mois, a ouvert ses portes en décembre 2015. Enfin, les ateliers de jour ont reçu une habilitation distincte. Ils sont regroupés dans notre maison du Vieux Chemin de Coubron à Montfermeil. Plus de quatre-vingt-dix pour cent de l’activité de Concorde restent à la charge du département de Seine-Saint-Denis avec lequel nous entretenons d’excellentes relations partenariales empreintes de confiance réciproque. Nous avons reçu plusieurs fois son vice-président chargé des affaires sociales, Monsieur Molossi, qui a tenu à nous manifester son intérêt. Au nom du Conseil d’Administration et en votre nom à tous, je tiens à remercier Florence Mazerat, assistée de toute son équipe et des cadres, pour le remarquable travail accompli tout au long de l’année. Au-delà de leurs qualités professionnelles, je veux souligner leur bonne humeur, leur convivialité et leur disponibilité, et leur dire la chance et le plaisir que je ressens de travailler avec eux, de les rencontrer et de les écouter. La fusion absorption de l’association La Caravane avec l’association Concorde est opérationnelle depuis le 1 janvier 2017 et s’est parfaitement bien déroulée. Je tiens à en remercier tout particulièrement la direction et les personnels de La Caravane. La requête tendant à la reconnaissance de l’utilité publique au bénéfice de l’association Concorde a fait l’objet d’un avis défavorable du Conseil d’Etat aux motifs que notre rayonnement était trop limité et que nous étions trop dépendants des pouvoirs publics. Nous vous proposerons une délibération portant sur la vente de notre immeuble de l’avenue Delagarde pour la somme de 298 000 euros. Une promesse d’achat a été signée sur ce montant, sous la condition suspensive de l’accord de l’assemblée générale.

la lettre n°68Vie de l'association

Rapport financier 2016

Francois Ardonceau remercie Yann Chatelin et son équipe comptable pour le travail effectué, il souligne que la gestion est exemplaire. Il remercie également les directeurs et leurs équipes pour les efforts et attentions portés au sein des différents établissements afin de gérer au mieux les fonds publics qui nous sont confiés. Ces efforts sont remarquables et remarqués. Il résume le compte d’exploitation : Les dépenses totalisent un montant de 14.800.000 euros et les recettes un montant de 13.200.000 euros. La différence, soit 1.600.000 euros de déficit, est essentiellement liée à l’activité METADAP dont le prix de journée est sous-évalué. Rendez-vous est prévu avec Monsieur Molossi, vice-président du Conseil Départemental, pour aborder le problème de tarification. Les offres diversifiées telles que METADAP ou Relais Ados représentent 20 % de notre activité mais plus de 50 % de notre budget… M. NACCACHE, commissaire aux comptes, certifie que les comptes sont réguliers et sincères.

Il demande que nous soyons très vigilants sur la façon dont sera repris le déficit.

Le rapport financier est approuvé à l’unanimité.

la lettre n°68Vie de l'association

Visite du sous-préfet

Le 29 mars 2017, Monsieur Patrick Lapouze, sous-préfet du Raincy, nous faisait l’honneur d’une visite sur la maison « CHEVREUL ». Arrivé à 10h, il a été accueilli par le président de l’association et la direction générale. Monsieur Junqua lui a présenté l’AEPC de sa création en 1969 à nos jours. Il s’est ensuite entretenu avec les directeurs des diverses structures. A midi, après une visite des locaux et en présence des responsables et des jeunes de Chevreul, il répondait aux mots d’accueil chaleureux du président en encourageant les jeunes à s’investir et à vivre pleinement leur vie  » toute vie mérite d’être vécue « . A l’issue d’un délicieux repas concocté par les cuisiniers et partagé avec les jeunes et les encadrants, il devait prendre congé après quatre heures d’échange.

Claude Chirouse, administrateur, délégué aux relations publiques

La lettre n°67Vie de l'association

Alain Junqua, Président, mesure le chemin parcouru…

Ainsi qu’en témoignent, ci-dessous, les extraits de son intervention.

Il y a un an, l’association Concorde vous accueillait dans un contexte marqué par les évènements dramatiques qui venaient d’endeuiller notre pays. Aujourd’hui, une sérénité plus apparente que réelle a pris le dessus parce qu’il faut continuer de vivre, de remplir la mission qui nous est dévolue, de répondre aux interrogations des uns et des autres en s’efforçant toujours davantage de veiller à la sécurité des enfants qui nous sont confiés mais aussi en acceptant de satisfaire à de nouvelles attentes des pouvoirs publics. Malgré cette pression constante, Concorde a poursuivi son action, développé des projets et mis en place de nouvelles structures. C’est ainsi qu’à compter du 1 er janvier 2016, le Dispositif d’Accueil Personnalisé, plus connu sous le nom de METADAP, jusque-là expérimental, en partenariat avec l’association Métabole, a été habilité par le Département pour la prise en charge et l’accompagnement de trente enfants et adolescents en très grande difficulté d’insertion sociale voire en situation d’extrême précarité. C’est le résultat d’un travail collectif considérable conduit pendant plusieurs années sous l’autorité de notre directrice générale et qui a abouti grâce à la persévérance et à la volonté de celle-ci. Qu’elle en soit très sincèrement remerciée et, avec elle, ses collaborateurs les plus proches et tous ceux qui ont apporté et apportent toujours leur concours et leur enthousiasme.
L’année 2016 a été marquée par le rapprochement avec l’association La Caravane de Villemomble. La fusion est intervenue officiellement le 1 er janvier 2017. Notre association commune est forte maintenant de plus de 18O jeunes garçons et filles, âgés de 5 à 18 ans, voire 21 ans et de deux cent cinquante salariés. Cela en fait une entité incontournable de la Seine-Saint-Denis au service de la protection de l’enfance. La maison familiale de La Caravane conservera son autonomie comme d’ailleurs chacun de nos établissements et bien sûr son appellation. Elle a toute notre confiance comme elle sait pouvoir compter sur nous. Dans le courant de l’année est apparue une petite structure supplémentaire, sise à Gagny, sous le nom de « Relais ados ». Il s’agit d’une maison d’accueil de cinq à six jeunes filles pour de courts séjours en situation d’urgence. Notre capacité à monter un projet, à mettre en place une logistique à bref délai et surtout un accompagnement éducatif disponible et de qualité a été, une fois de plus, reconnue. Enfin, pour en terminer avec les nouveautés, Concorde a signé une convention avec le Ministère de la Justice, représenté par la Direction Interrégionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse d’Ile de France – DOM-TOM, aux fins d’accueillir quelques jeunes en alternative à l’incarcération nécessitant une approche éducative particulière et une prise en charge spécifique, adaptée et très individualisée. Là encore, nous n’avons pas hésité à contracter un partenariat avec une association spécialisée dans l’analyse clinique et psychologique, en l’espèce Thélémythe. Ce Dispositif d’Accueil Spécialisé et Individualisé (DASI) a accueilli son premier jeune dès le 28 décembre. L’Association n’en finit pas de croître mais il s’agit d’une croissance raisonnée liée à des opportunités du moment. C’est avec beaucoup de satisfactions que nous voyons l’évolution actuelle de Concorde qui s’inscrit, au demeurant, dans sa déjà longue histoire. Notre restaurant pédagogique à Montfermeil devrait accueillir ses premiers clients le 2 mars prochain et il fonctionnera dans le cadre de nos ateliers de jour. J’en profite pour renouveler à Monsieur le Maire de Montfermeil mes remerciements pour l’aide qu’il nous apporte. L’Association Concorde a accueilli au cours de l’année 2016 des jeunes de vingt nationalités différentes. Il s’agit là d’une richesse incomparable dont nous sommes très fiers. Que ces jeunes sachent profiter non seulement de la sécurité et du bien-être que nous nous efforçons de leur offrir mais aussi et surtout de l’esprit de fraternité et de solidarité que nous souhaitons leur faire partager sans qu’ils ne perdent rien de leur culture d’origine. Découvrir pour beaucoup l’apprentissage d’une nouvelle langue, s’initier à une autre culture, apprendre de nouveaux codes sociaux, respecter des usages et convenances auxquels ils ne sont pas habitués leur demandent un effort considérable et je suis souvent sidéré par leur capacité à progresser dans tous ces domaines. Je leur dis un grand bravo et je remercie tous ceux qui les accompagnent au quotidien. Monsieur le Président Molossi, vous nous faites l’honneur de présider cette manifestation que nous voulons être l’occasion de faire partager nos projets, la réussite de nos jeunes, nos satisfactions de les voir grandir et nous quitter parfois avec dans le regard un peu de nostalgie. Je vous exprime, au nom de toute l’association, toute ma reconnaissance pour l’intérêt que vous lui portez et le soutien dont vous lui témoignez. Nous entretenons avec le Service de l’aide sociale à l’enfance du département et d’une manière plus générale avec la Direction de l’enfance et de la famille, des relations empreintes de confiance et de sympathie mutuelles. Vous pouvez compter sur notre engagement comme nous savons pouvoir compter sur votre compréhension. Je voudrais adresser mes vœux les meilleurs à Florence Mazerat, notre directrice générale, pour elle-même d’abord et pour tous les salariés de l’association. Bien sûr, c’est aussi aux jeunes que je souhaite le meilleur possible. Il me revient, pour terminer, de remercier la Maison Marie-Foilaine Desolneux qui nous accueille, tous nos cuisiniers et cuisinières qui, une fois encore, se sont surpassés pour notre plus grand plaisir et auxquels, j’en suis certain, vous ne manquerez pas de témoigner votre reconnaissance.

La lettre n°66Vie de l'association

ASSEMBLEE GENERALE 2016 

Un riche bilan et des projets d’avenir

Un président confiant

Dans son rapport moral, le Président Junqua constate avec un réel plaisir que l’association poursuit son développement avec détermination et créativité. Elle mobilise ses forces vives avec le souci constant de développer les capacités de nos jeunes dans tous les domaines et de veiller à leur sécurité et à leur épanouissement personnel.

Au cours de l’année 2015, l’Association a connu une suractivité désormais habituelle de 110 % avec une moyenne de 138 jeunes présents simultanément dont une trentaine relevant de notre dispositif d’accueil personnalisé désormais habilité et jouissant de son autonomie.

Tous nos établissements connaissent une situation budgétaire témoignant d’une gestion saine et rigoureuse dans un contexte économique parfois difficile et contraint. Près de 90 % de notre activité est à la charge du département de la Seine-Saint-Denis avec lequel les relations sont excellentes. Nous avons pu mener en complète harmonie avec les responsables de la Direction de l’Enfance et de la Famille plusieurs projets aboutis, d’autres sont en cours de finalisation.

Le président Alain Junqua remercie direction, cadres et équipes pour le remarquable travail qu’ils ont accompli tout au long de l’année. Il souligne leur bonne humeur, leur convivialité, leur disponibilité.

Un rapport d’activité présenté à multiples voix

Florence MAZERAT, directrice générale, livre un extrait du rapport d’évaluation de « Marie-Foilaine Desolneux » sachant que cette conclusion a été la même sur l’ensemble des sites audités : « Nous avons rencontré une équipe de professionnels disponibles, ouverte à nos questionnements. Nous avons pu ressentir une atmosphère conviviale appréciée par les usagers et les familles.

Cette évaluation externe fait apparaître une grande majorité de forces : 27 forces, 7 défis… »
Stéphane MARTIN, chef de service éducatif de la maison Marie-Foilaine Desolneux, note que les équipes et les cadres ont mis en place des groupes pour libérer la parole, travailler les pratiques, analyser le fonctionnement institutionnel. Le personnel a bénéficié de formations très diversifiées.

Sylvain LESUEUR, directeur de la maison Chevreul, s’attache à la scolarité et la formation professionnelle. En 2015, 101 enfants et adolescents ont bénéficié d’un enseignement scolaire. La formation professionnelle en alternance en entreprise reste bien présente. Avec le DAP, les jeunes bénéficiant d’un enseignement spécialisé et adapté sont en augmentation exponentielle. Deux lycéens poursuivent des études supérieures et sept ont obtenu un BAC. Sur les 59 jeunes pris en charge par l’atelier scolaire, 10 ont bénéficié d’un accompagnement scolaire individualisé et adapté.

Les établissements développent et élaborent des projets d’insertion sociale et professionnelle adaptés et personnalisés. La réactivité de l’intervention permet de prendre un jeune en charge rapidement de manière efficace, de répondre en urgence au désir d’intégration sociale.

Cécile JOUBAIRE et Philippe ALLARD, chefs de service éducatif des maisons de Gagny et Chevreul, abordent la place de la vie sociale et citoyenne dans l’action éducative.

L’ensemble des MECS a poursuivi son partenariat avec les municipalités et les clubs sportifs. Parallèlement, certaines structures ont mis l’accent sur des sorties à thème avec pour objectif de vulgariser l’accès à un ensemble d’expressions artistiques. 28 séjours éducatifs, de 3 à 22 jours, toutes structures confondues (hors DAP) ont été organisés sur l’ensemble du territoire et à l’étranger avec des éducateurs toujours volontaires, soulignant par la même le dynamisme et la volonté de nos équipes.

Les actions collectives, citoyennes et de prévention, ont été très nombreuses : atelier d’écriture, partenariat avec le premier artiste résident du projet de tour Médicis, réalisation de courts métrages, participation au Son et Lumière de Montfermeil, aux forums des associations, à la fête des Voisins, aux animations VVV en forêt de Bondy, chantiers de rénovation jeunes et éducateurs sur l’ensemble des sites…

Rachel EMONOT, directrice de la maison Marie-Foilaine Desolneux, développe sur la place à accorder à la famille.

En mars 2015, l’appartement des familles, de type F3 de Chelles, permet de recevoir des parents dont nous accueillons les enfants, et de maintenir le lien. Soit 148 journées d’utilisation sur 280 durant les week-ends et les vacances scolaires. Des partenariats avec les circonscriptions permettent aux jeunes de créer ou recréer du lien avec leurs parents dans un endroit neutre.

Avec le Dispositif d’Accueil Externalisé, expérimental début septembre, une éducatrice spécialisée, a assuré l’accompagnement éducatif de 3 jeunes en familles relais et 10 en appartement, seul ou copartagé.

Trois nouvelles candidatures de familles relais ont été retenues. Au total, 6 familles relais vivent en Seine-Saint-Denis, 1 en Seine-et-Marne, 2 en province.

Laurence NOMINET, directrice des maisons de Gagny, fait le point sur les questions de santé.

Si le rapport à la santé des jeunes est souvent placé sous le signe de l’immédiateté et du consumérisme, il nous appartient de les accompagner pour qu’ils acquièrent les bonnes pratiques de prévention et de soins.

Chaque éducateur référent a reçu de l’infirmière un récapitulatif des actes de santé réalisés et à réaliser. Les médecins généralistes sont nos partenaires privilégiés et en ce qui concerne les centres hospitaliers, nous travaillons le plus souvent avec le CHI de Montfermeil et l’hôpital Jean Verdier à Bondy. Des pathologies lourdes, heureusement en petit nombre, sont suivies dans des CHU comme Necker enfants malades ou Robert Debré.

Les accompagnements spécifiques, des addictions en général et des maladies chroniques sont souvent assurés par l’infirmière qui travaille en lien avec les référents. L’hépatite B concerne en majorité les jeunes mineurs isolés.

L’importance du dépistage systémique de ces pathologies n’est plus à démontrer. Le jeune n’est pratiquement jamais au courant de sa maladie. Il faut donc faire l’annonce qu’il est porteur d’un virus potentiellement dangereux à un adolescent apparemment le plus souvent en pleine forme ; lui faire admettre qu’il peut transmettre le virus et donc expliquer l’importance de se protéger.

La psychologue se rend disponible pour être à l’écoute. Elle assure un accompagnement rigoureux et systématique, dans les maisons, comme dans le cadre du Dispositif d’Accueil Externalisé et du DAP.

Les difficultés observées :

On constate une augmentation progressive des troubles psychologiques voire psychiatriques.

Les orientations vers les lieux de soins deviennent de plus en plus compliquées du fait d’un manque de réponse du CMP du secteur saturé par le nombre de demandes. La diminution de pédopsychiatres en exercice libéral renforce les difficultés.

Concernant le module « Gagny », la psychologue participe à l’accompagnement de l’accueil de chaque jeune, en prenant en compte son histoire et en l’aidant à l’élaboration de son projet de vie. D’autres entretiens ont eu lieu par la suite, à la demande de certains jeunes, ou en fonction de difficultés particulières signalées par des membres de l’équipe.

Toufik OUKACI, directeur du dispositif METADAP, trace les perspectives 2016 de chaque établissement et Jean-Paul BLANCHARD fait le point sur les Sorbiers, établissement dont il est chef du service éducatif, accueillant des mineurs de 13 à 18 ans sur décision du juge des enfants ou du juge d’instruction chargé des affaires des mineurs. L’équipe éducative stable s’est investie dans le quotidien et l’accompagnement. Les travaux de rénovation et d’embellissement de la maison se sont poursuivis. Au 31 décembre 2015, la majorité des jeunes sont scolarisés ou en stage.

Une réflexion a été engagée afin de maintenir l’équilibre propice à un travail éducatif de qualité. Notre action porte ses fruits. C’est peut-être grâce à cela que nous avons été choisis comme site d’accueil pour le 93 lors des journées portes ouvertes nationales de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Kader AKBAL, chef de service éducatif du Dispositif d’Accueil Personnalisé trace le chemin parcouru depuis sa création à titre expérimental en 2009.

En fin d’année 2015, l’effectif était de 30 jeunes. Pour certains, souffrant de troubles importants de la personnalité, une prise en charge éducative individualisée constante et une aide thérapeutique est obligatoire et primordiale. Néanmoins, cette année, nous avons entrepris la mutualisation de prise en charge en créant 3 mini-collectifs de 2 jeunes en appartement et un collectif de 3 jeunes dans une maison individuelle avec jardin. Au-delà de la question budgétaire, cette initiative répond à la nécessité de permettre à ces jeunes pour qui le grand groupe est insupportable, d’être dans du mini-collectif afin de partager avec des pairs leur quotidien et travailler la socialisation.

Notre expérience a connu un tournant, depuis 2014, avec la convention de coopération entre METABOLE et AEPC qui a conduit à la création du « METADAP », opérationnel depuis début 2016.

Rapport moral et d’activités adoptés à l’unanimité.

 

Monsieur ARDONCEAU présente le rapport de gestion sur le compte de l’exercice 2015.

Recettes : 13 800 000 euros dont 6 200 000 venant du DAP / Charges : 13 000 000 et un excédent qui n’a pas vocation d’être conservé par l’Association.

« Globalement tout va bien. L’Association est bien gérée, les comptes sont sains. Le seul problème à retenir, c’est qu’il est compliqué d’ajuster les dépenses et l’encaissement des factures qui sont faites à la tutelle.. Il faut donc rester vigilent. ».
Monsieur LAGAY, commissaire aux comptes, confirme sincères et conformes les informations qui figurent dans le rapport de gestion présentées dans les comptes annuels aussi bien sur la situation patrimoniale que sur le compte de résultat de l’année 2015 et n’apporte pas d’observations particulières.

Rapport de gestion approuvé à l’unanimité.

De plus, l’Assemblée Générale Ordinaire approuve à l’unanimité :

  • La proposition de reconduction du mandat du cabinet JEGARD
  • Le projet de fusion-absorption avec l’Association « LA CARAVANE », de Villemomble, à compter du 1er janvier 2017
  • La décision de solliciter des pouvoirs publics compétents la Reconnaissance d’Utilité Publique.
  • La proposition de vente d’un immeuble sis – 7, rue Delagarde à Montfermeil pour le prix de 320 500 euros net vendeur.
  • La réélection des quatre membres sortants du Conseil d’Administration – Mme COVELLI Hélène, M. BARTHELEMY Gilles, M. CARRARA Michel, M. CARTON Jacques
  • La cooptation de Mme DUSSEAUX.

ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE DU 9 JUIN 2016 :

Modification des statuts

Sur 179 inscrits à jour de leur cotisation, 41 étaient présents et 51 ont donné pouvoir ce qui nous donne un total de 92 votants. Le quorum étant atteint l’assemblée a délibéré.

Seuls quelques points des anciens statuts ont été modifiés :

  • les membres d’honneur sont dispensés de cotisation et ont droit de vote lors de l’Assemblée Générale.
  • Les représentants de chaque structure, âgés de plus de 16 ans et choisis par le conseil de la vie sociale, étant usagers et non adhérents, ne votent pas mais peuvent assister à l’Assemblée Générale avec voix consultative.
  • Le nombre des membres du Conseil d’Administration étant compris entre 15 et 18, le bureau comportera 5 ou 6 membres.
  • Le renouvellement du bureau se fera tous les ans par tiers et non plus par quart.

Modifications approuvées à l’unanimité

La lettre n°63Vie de l'association

Soixante-dixième anniversaire de l’Ordonnance du 2 Février 1945 relative à l’enfance délinquante

Le 2 février 2015 a été célébré à PARIS, à la Mutualité, le soixante-dixième anniversaire de l’Ordonnance du 2 Février 1945 relative à l’enfance délinquante.

Alors que la France émergeait à peine d’un conflit mondial qui n’était pas encore achevé, la laissant exsangue, le Gouvernement provisoire du Général de Gaulle se préoccupait du sort de la jeunesse. Il est intéressant, à cet égard, de rappeler l’exposé des motifs de l’Ordonnance : « Il est peu de problèmes aussi graves que ceux qui concernent la protection de l’enfance et, parmi eux, ceux qui ont trait au sort de l’enfance traduite en justice. La France n’est pas assez riche d’enfants pour qu’elle ait le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains. » Déjà, la Loi du 22 Juillet 1912 avait créé une juridiction spécialisée, le tribunal pour enfants, et une mesure à la fois éducative et de contrôle, la liberté surveillée. L’Ordonnance du 2 Février 1945 va renforcer la spécificité du tribunal pour enfants en instituant le juge des enfants, véritable pierre angulaire de la justice des mineurs, ainsi qu’en développant une procédure largement dérogatoire de celle prévue pour les adultes ; elle va surtout poser le postulat de la primauté de l’éducatif sur le répressif. A cette fin, sera créée, toujours par ordonnance, celle du 1 er septembre 1945, la Direction de l’Education Surveillée devenue le 21 Février 1990 la Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Modifiée à maintes reprises, notamment par les Lois dites PERBEN 1 et 2 de 2002 et 2004, de nombreuses entorses ont été apportées au caractère dérogatoire du droit commun de l’Ordonnance du 2 Février 1945 qui permettait de distinguer le tribunal pour enfants des juridictions pour majeurs. Il est indispensable qu’une grande réforme de la Justice des mineurs, promise mais qui tarde à arriver, en conformité avec la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et la jurisprudence du Conseil Constitutionnel, tout en sauvegardant les grands principes sus énoncés de spécialisation et de primauté de l’éducatif, soit enfin adoptée par le Parlement pour rendre la législation des mineurs plus claire, plus moderne et plus efficiente.
Les évènements du mois de janvier, dans leurs répercussions sur le comportement de certains mineurs, montrent plus que jamais que c’est par la prévention et l’éducation que les jeunes en conflit avec la Loi, selon l’expression consacrée aujourd’hui, pourront trouver ou retrouver leur place dans la société française et y construir pacifiquement leur avenir.

Alain JUNQUA – Président

La lettre n°64Vie de l'association

Le rapports d’activités et de gestion 2014 adoptés à l’unanimité

C’est un document d’une soixantaine de pages, attaché à donner du sens au bilan de l’année, l’inscrivant dans le prolongement des actions antérieures et traçant déjà celles de 2015, préparé très collectivement par les cadres des maisons d’enfants et la direction générale, qui a été soumis à l’assemblée générale. Il souligne le travail conséquent de tous, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, insiste sur celui considérable des cadres et des équipes autour de la formalisation des pratiques et de l’émergence de nouveaux protocoles correspondants aux exigences du cadre légal de travail. L’insertion scolaire et professionnelle sont les deux axes incontournables du développement de l’autonomie et des compétences. Ils se déclinent avec rigueur dans chaque maison et se diversifient pour que l’accompagnement de chaque jeune soit effectif, adapté à sa situation : 54% d’entre eux suivent une scolarité traditionnelle en collège, lycée, lycée professionnel, 15% fréquentent un atelier scolaire en interne permettant de proposer une alternative et un sas avant une éventuelle scolarisation, 20% sont en apprentissage et 11% relèvent d’un enseignement spécialisé. L’accès à l’autonomie se concrétise dans le partenariat avec les foyers de jeunes travailleurs et l’association Essor 93, avec le développement de gestion d’appartements par les jeunes, l’adhésion à l’association Interlogement 93. Le rapport souligne la volonté d’améliorer le travail avec la famille, quelle que soit la diversité des situations, de mener des actions concrètes pour accompagner les parents. Un partenariat avec l’association Culture de Cœur y aide. Il s’agit d’impliquer les parents dans la vie quotidienne de leur enfant, les faire participer au projet du mineur, construire avec eux les solutions permettant de résoudre les problèmes ayant conduit à une mesure de placement. Les séjours éducatifs nombreux, une vingtaine dans dix-sept départements à l’exception de la région parisienne, concernent tous les modules. Ils représentent 2 038 journées, tous services confondus. Chaque foyer conduit des actions particulières, en fonction des besoins exprimés ou du contexte local : réécriture des projets de service, soutien scolaire, ateliers dessin, peinture, participation aux forums des associations, projets santé, rencontres sportives, préparation de spectacles, séjours culturels, marché de Noël… Au sein des équipes, la psychologue participe à l’accompagnement du placement de chaque jeune ; elle est présente dans de multiples initiatives, aide les équipes dans l’analyse des pratiques. En 2014, la Direction Générale a maintenu l’élan impulsé en faveur des actions de formation des salariés, ce qui a été considéré comme une force par les évaluateurs externes. 45 personnes soit 35% des personnels ont été concernées. En 2014, le DAP (Dispositif d’Accueil Personnalisé) a limité son effectif d’accueil à vingt jeunes. La formule hôtelière initiale est désormais remplacée par un hébergement en appartement, plus satisfaisant. Si les premiers temps sont aléatoires, les nouveaux arrivants finissent pas « se poser », ce qui n’exclut pas des crises parfois très violentes qui rendent complexe la relation duelle avec le personnel éducatif. L’équipe dirigeante a été renforcée, avec un chef de service épaulé par trois coordinateurs. La prise en charge demande beaucoup d’énergie ; seuls deux jeunes n’ont pas pu s’inscrire dans un dispositif de scolarisation ou de Mission Locale, ou encore d’intégration en institution spécialisée. Un bilan prometteur pour l’avenir. Le CPI « Les Sorbiers » accueille des mineurs placés en application des dispositions de l’ordonnance de 1945, sur décision du juge des enfants. En dépit des risques d’échecs de ces mineurs en extrême difficulté, nombre d’entre eux ont pu faire aboutir leur projet. Sur dix-neuf jeunes sortis, sept ont intégré une autre structure, dix sont retournés en famille, deux ont fugué. La direction générale soutient l’équipe dans l’effort de formation.