Échappée Belle: Rambouillet – 16 juin 2022

 

« Échappée Belle » au DOMAINE de RAMBOUILLET le 16 juin 2022

 

 

Seul l’autocariste (nouvelle entreprise de Versailles) était en retard à notre RDV Porte Saint Cloud à 8h30 !

Situé à environ 50 km au Sud-Ouest de Paris, en Haute Vallée de Chevreuse (Yvelines) et entouré de bois très giboyeux, le Domaine de Rambouillet, a su depuis le Moyen-Age, attirer les grands personnages de l’histoire de France qu’ils appartiennent à la Noblesse (Julie d’ Angennes, Comte de Toulouse), qu’ils soient Souverains (de Charles V à François 1er, Louis XVI, Napoléon 1er et Napoléon III) ou Présidents de la République (Félix Faure, De Gaulle, Giscard d’Estaing).

  • La BERGERIE NATIONALE visitée dès notre arrivée le matin

En 1784 Louis XVI, féru d’agronomie et ayant agrandi le domaine l’année précédente, créa une ferme expérimentale royale avec répartition sur plusieurs petites fermes des animaux importés de l’étranger (moutons Mérinos d’Espagne en 1786, vaches suisses, chèvres angoras de Turquie, cerfs du Japon…) afin d’étudier leur acclimatation, et pour objectif l’amélioration des races françaises.

Les animaux furent ensuite rassemblés dans les Bergeries impériales, créées par Napoléon 1er et construites en 1805 face aux bâtiments de la ferme royale, de même que la Maison du Berger au centre de la cour. Deux Granges sur pilotis, ont été réalisées en 1866 sous Napoléon III, avec un étage servant au stockage des grains, tandis que le rez-de-chaussée (comportant 7 travées en façade) servait d’entrepôt pour les engins et matériels agricoles.

Devenue Bergerie Nationale sous la République, elle sert encore aujourd’hui de conservatoire de la race Mérinos dont l’élevage est conduit en « consanguinité raisonnée » et « poursuit sa vocation de formation des élèves, professionnels de l’élevage, et de conservation des patrimoines naturel, vivant et bâti ».

La Bergerie produit sur ses terres l’alimentation nécessaire aux animaux qu’elle héberge et, en cas de besoin, de la nourriture est également déposée pour la faune sauvage vivant sur le domaine.

La visite a débuté par une promenade en calèche sur le domaine durant laquelle nous avons pu admirer la végétation et apercevoir quelques daims et cerfs ainsi que deux jeunes faisans récemment relâchés près des vignes.

Après une pause restauration dans la brasserie « Les Impériales » du Centre commercial de la Clairière (cuisine appréciée car savoureuse avec une belle présentation), nous avons poursuivi la visite du domaine par :

  • La CHAUMIERE aux COQUILLAGES

Cette petite demeure (pierre de meulière et toit de chaume) fut construite en 1779 par le Duc de Penthièvre pour sa belle-fille (la Princesse de Lamballe), sur une île entourée de jardins à l’anglaise. La pièce principale est entièrement recouverte de coquillages (coques, moules, ormeaux, huîtres et coraux), de verre et de morceaux de marbre, le tout fixé par du mortier ou des clous. D’étranges ornements ressortent sur les murs extérieurs qu’ils traversent afin « d’aérer les pierres ».  Les pieds des sièges sont en forme de gerbe de roseaux.

  • La LAITERIE de la REINE

L’édifice d’honneur de la ferme-laiterie d’agrément, construite sous l’apparence d’un temple grec antique, est un cadeau de Louis XVI pour Marie-Antoinette ; Il se compose de deux salles :

  • la rotonde avec une coupole ornée de rosaces était réservée à la dégustation de produits laitiers (servis dans de la porcelaine de Sèvres entreposée dans des niches murales).Les 4 médaillons représentent des scènes de vie à la ferme. Lorsque Napoléon l’offrit à Joséphine, le sol d’origine blanc fut remplacé par du marbre coloré et une table ajoutée au centre.
  • La « salle des fraicheurs » faisait office de salon avec une grotte au bassin d’eau vive orné d’un groupe sculpté de Jullien (Nymphe menant sa chèvre au ruisseau), dont la forme actuelle date de 1788. « L’idée du retour à la nature, prôné par JJ Rousseau (lait nourricier …) est traduite par des bas-reliefs en forme de médaillons en marbre ornés de scènes pastorales et mythologiques ». 
  • Le CHÂTEAU et ses JARDINS (150 ha, classés Jardins Remarquables)

Initialement domaine de chasse royale privée, il fut confié, dès 1368, par Charles V à Jean Bernier (Chevalier et Prévôt Royal de Paris) déjà en charge des Eaux et Forêts de France ; celui-ci acheta à Rambouillet un manoir qu’il transforma en 1374, en forteresse entourée de douves, conformément à l’ordonnance royale de 1367 prescrivant d’armer tous les châteaux. Il fut vendu par son fils à Regnault d’Angennes dont la famille le conserva jusqu’en 1699. A partir de 1556, Jacques d’Angennes entreprit de nombreux aménagements et fit construire (au RDC) une pièce de réception (Salle des Marbres) avec un accès direct aux jardins par des portes-fenêtres, et dont les murs furent entièrement tapissés de panneaux de marbre coloré, arrangés selon un dessin géométrique avec une belle cheminée.

En 1699 Fleuriau d’Armenonville réaménagea les jardins avec création de canaux et bassins, ainsi que des parterres agrémentés de sculptures. Il sera contraint de le céder en 1706 au fils légitimé de Louis XIV, le Comte de Toulouse et Duc de Penthièvre. Entre 1730 et 1736, le château fut considérablement agrandi par le doublement de l’aile ouest permettant la création, pour son épouse, des « Appartements d’Assemblée » (suite de pièces dont les murs sont recouverts de boiseries de remarquable qualité) ; de luxueux aménagements intérieurs furent réalisés dont, au RDC, une salle de bains (le Cabinet des faïences) aux parois entièrement recouvertes de faïences de Delphes bleues et blanches. Après la mort du Comte en 1737, son fils fit embellir les jardins.

Lorsque Louis XVI acheta Rambouillet en 1783, il agrandit et embellit les grands communs afin d’adapter le château à son nouveau statut de Résidence royale. Il ouvre le domaine à l’agronomie ainsi qu’à l’élevage (Bergerie, Laiterie) et créa un Arboretum (actuel Jardin de Montorgueil). Mais à partir de 1793 le domaine sera laissé à l’abandon jusqu’à ce que Napoléon 1er décide, en 1804, de l’intégrer à sa liste civile pour en faire un rendez-vous de chasse et une habitation ; plusieurs appartements sont alors redécorés et de nouvelles essences plantées dans les jardins de la Résidence impériale. Au 1er étage, l’appartement de l’Empereur (qui avait été celui de Marie-Antoinette) était composé de la Salle du Méridien (avec son poêle blanc en faïence), de la Salle du Déjeûn, d’une Chambre à coucher dont le mobilier actuel provient de l’hôtel du Duc & de la Duchesse de Crète ainsi que d’une salle de bain avec baignoire, décorée dans le style pompéien avec des frises au plafond, des murs décorés de panneaux et médaillons à la gloire de l’Empire.

Napoléon III y fit quelques séjours puis à partir de 1883, après la chute du Second Empire, Rambouillet devint Résidence Présidentielle ; le Cabinet de travail du Président fut installé dans l’ancienne chambre de la comtesse de Toulouse ; Valéry Giscard d’Estaing organisa au château, le 17/11/1975, la réception du G6 et utilisa à cette occasion, la Salle des Marbres pour les réunions et la Salle à Manger (ex-Salle des Fêtes sous l’Empire) pour le repas.

Les nombreuses transformations successives ont rendu cette demeure très hétéroclite avec une façade XVIII ème siècle donnant sur les jardins à la française, un portique impérial et une tour crénelée (Tour François 1er), seul vestige de l’époque médiévale, laquelle abrite désormais l’appartement réservé aux Chefs d’États étrangers en visite.

C’est dans ce château que mourut François 1er (soi-disant dans la Tour) d’une septicémie le 31/03/1547, que Napoléon 1er passa sa dernière nuit en France avant l’exil le 29/06/1815, et que Charles X abdiqua le 2/8/1830.

Journée très intéressante et bien remplie à la satisfaction générale (hormis la panne soudaine du car lors du retour vers Paris !).

Hélène BARTHES

« …. » Copyright Extraits de la Revue HS Connaissance des Arts sur Rambouillet

 

Diaporama Photos
(mot de passe si demandé: urclparisidf)

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