La lettre n°71Vie de l'association

23 janvier 2019 : des vœux offensifs !

En répondant aux appels à projet de l’Aide Sociale à l’Enfance et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, Concorde élargit son champ d’intervention dans la prise en charge des mineurs. Les invités, que la neige tombée en abondance n’avait pas découragés, l’ont bien compris en écoutant les interventions que nous avons résumées.

Pour satisfaire à l’usage, je tiens à vous exprimer, au nom de Concorde, mes vœux les meilleurs et bien chaleureux d’heureuse année nouvelle pour vous et tous les vôtres. Permettez-moi de les adresser plus particulièrement à l’ensemble des salariés de l’association qui œuvre au quotidien au bien être des garçons et des filles dont ils ont la charge et qui, j’en suis témoin, leur manifeste attention et intérêt.

Mes vœux iront également et principalement à l’ensemble de nos jeunes. Je voudrais dire à chacun d’eux, en citant Victor Hugo : « La liberté commence où l’ignorance finit ».

L’année 2018 a été riche en évènements de toutes sortes dont certains ont témoigné de la place qu’occupe Concorde dans le dispositif de la protection de l’enfance comme, par exemple, sa participation à un colloque à Moscou.

L’association a poursuivi son développement avec l’ouverture d’un nouveau service, le S.E.P.A.D., Service Educatif de Protection et d’Accompagnement à Domicile, placé sous la direction d’Éric Bertherat. Il devrait assurer, dans un premier temps, le suivi de soixante jeunes, souvent des fratries et à terme, sans doute davantage (aujourd’hui 33).

Nous avons répondu, à la fin de l’année dernière, à un appel à projet du Département de la Seine-Saint-Denis pour l’accueil de mineurs non accompagnés encore appelés mineurs isolés. Notre projet porte sur cent jeunes au plus, il s’appuiera sur l’ensemble de nos structures autour d’une plateforme d’insertion.

Tout cela représente un travail préparatoire considérable et un suivi de tous les instants.

Dans le domaine d’action qui est le nôtre, l’intervention associative reste essentielle, chaque association apportant son expérience unique et sa spécificité autour de valeurs communes. Nous entendons revendiquer et défendre notre liberté d’action et que soit reconnue à sa juste valeur notre collaboration.

Monsieur le Directeur Interrégional de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, vous avez accepté de présider notre manifestation de ce jour. Je tiens, bien sûr, à vous en remercier très chaleureusement. Sous votre autorité, l’Association Concorde a renforcé ses liens avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse, acceptant des missions nouvelles et délicates que nous assumons dans une confiance partagée.

Nous avons toujours pu compter sur votre soutien et votre compréhension ainsi que de la part de vos collaborateurs. Concorde a, dès sa création en 1969 à laquelle ont participé des éducateurs de justice et des magistrats, bénéficié pour toutes ses structures de l’habilitation du Ministère de la Justice. Elle y attache beaucoup d’importance. Celle-ci fait partie intégrante de son histoire déjà longue et nous avons la faiblesse de penser que notre concours, même s’il demeure modeste au regard du nombre total de mesures que nous exerçons, s’avère utile et efficace quant à la complexité des situations qui nous sont confiées par les juges et votre administration, notamment depuis ces dernières années. C’est avec plaisir que nous coopérons avec vos services et, là encore, j’en suis le témoin privilégié lorsque j’entends les différents directeurs et responsables de Concorde en parler. Soyez persuadé que nous poursuivrons notre mission et que nous répondrons, dans la mesure de nos moyens et de nos capacités, à vos demandes.

Je voudrais renouveler à Florence Mazerat, notre directrice générale, ma gratitude pour son action inlassable au service de l’association mais plus encore à celui des jeunes, ma totale confiance en ses qualités professionnelles et humaines et mes très sincères remerciements pour son engagement personnel et son investissement. Je lui demande de bien vouloir être mon interprète auprès de ses collaborateurs et de toutes ses équipes dans nos différents établissements en leur exprimant ma reconnaissance et celle du conseil d’administration pour la qualité de leur travail et leur disponibilité.

Un merci particulier à la maison Marie-Foilaine Desolneux qui nous accueille, à tous nos cuisiniers et cuisinières qui, une fois encore, se sont surpassés pour notre plus grand plaisir.

Florence Mazerat, directrice général

Comme chaque année, c’est pour nous un immense plaisir de vous recevoir pour un moment de rencontre, de partage, où nous laissons de côté nos tracas.

Pourtant, des tracas, il y en a eu beaucoup en 2018. Cela s’est traduit par : La modification de notre habilitation pour l’ensemble de nos maisons.

Désormais, nous ne pouvons plus accueillir nos jeunes que jusqu’à 17 ans et 364 jours. Cela signifie donc, que nous devrons les préparer à sortir dans le courant de leur 17ème année alors que le travail éducatif pour un grand nombre d’entre eux est loin d’être achevé.

 

Cela bouscule très fortement nos pratiques professionnelles et nos valeurs, nous, qui avions une expertise reconnue sur les prises en charge des jeunes majeurs.

La diminution de 5 places par établissement au profit du placement à domicile. C’est ainsi que le 1er septembre 2018, le SEPAD (Service Educatif de Placement A Domicile) a ouvert ses portes à Les Pavillons S/s Bois. Il s’est inscrit dans le dispositif ADOPHE (Dispositif d’Accompagnement à Domicile avec Possibilité d’Hébergement). Éric Bertherat en a pris la direction,  paulé par Floriane Dorléans, Cheffe de Service Educatif. A ce jour, 33 jeunes et familles sont suivies par le service.

Enfin, un appel à projet pour les Mineurs Non Accompagnés a été publié le 27 octobre. Nous nous en sommes saisis et il a été déposé le 7 janvier 2019. Répondre à un tel projet entre les vacances de la Toussaint et les vacances de Noël, soit sur des délais très courts, au regard de la complexité du cahier des charges relève du défi. La commission (le grand oral) aura lieu aux alentours du 8 février.
Différentes instances, je veux parler d’IDEE 93 (Inter-association Départementale pour l’Education et l’Enfance 93) et le GRESA (Groupe de Recherche des Etablissements et service Associatif) ont été d’un grand soutien pour tous les acteurs au travers d’échanges animés. 2019 sera tout aussi dense et difficile mais si je dois formuler un vœu, c’est celui de la réussite pour Concorde. Notamment pour le METADAP (Service des jeunes en grandes difficultés) qui est fragilisé, non pas sur la prise en charge des jeunes, même si elle est très
compliquée, mais le resserrement des financements. Il nous faudra être force de proposition pour sauver ce dispositif qui a toutes les raisons d’exister dans le contexte actuel.
Pour être plus optimiste, Concorde fêtera ses 50 ans en mars prochain, aussi, vous êtes tous conviés le vendredi 28 juin à 12 h à la maison Aristide Briand. Nous vous promettons une belle journée festive.

Comme le veut la tradition des vœux, je remercie l’ensemble du personnel, tous services confondus, pour leur implication, leur dévouement, leur engagement au service des jeunes et de l’association.
Je veux également saluer Yann Chatelin, Sandrine Baillergeant, les directrices et directeurs, les chefs de service qui sont les moteurs mêmes des maisons et services. Soyez ici vivement remerciés.
Merci à notre président, au conseil d’administration pour leur soutien sans faille.
Pour vous les jeunes, qui chaque jour, nous donnez l’envie d’être auprès de vous, nous repoussons les limites pour vous accompagner et vous aider à construire votre avenir.
Un immense MERCI également à vous tous, adhérents, amis, collègues, partenaires d’être là, d’avoir bravé la neige qui s’est invitée.
Tous ensemble, dans la cohérence et la concertation, nous pourrons relever tous les défis, surmonter les épreuves pour garantir à nos jeunes sécurité et sérénité dans leur parcours.

Un remerciement tout particulier aux équipes de cuisiniers et d’agents techniques pour avoir œuvré à la réussite de cette journée.
Enfin, permettez-moi de présenter à chacun d’entre vous tous mes vœux à l’aube de cette nouvelle année. Qu’elle puisse être porteuse de projets et d’ambition.
Je cède sans plus tarder la parole à Monsieur Simon, directeur de la Protection Judiciaire et de la Jeunesse, qui nous fait l’honneur de présider les vœux.

En sa qualité de Directeur Interrégional, Monsieur Simon avait souhaité visiter les établissements du secteur habilité de la Seine-Saint-Denis. C’est ainsi qu’en avril 2016, il a rencontré le personnel du CPI (Centre de Placement Immédiat) « Les Sorbiers ». Concorde avait soumis une expertise pour la prise en charge des jeunes en très grandes difficultés. La discussion avec le Chef de Service, Jean-Paul Blanchard, a été révélatrice de l’engagement, du professionnalisme des personnels et de leur capacité à repousser les limites avec la création de dispositifs d’accueil individualisé.

Dominique Simon, directeur interrégional de la PJJ

Monsieur Dominique Simon a brièvement évoqué sa rencontre avec Monsieur Junqua, lorsque celui-ci était encore magistrat à Nancy. Puis quelques années plus tard, alors qu’il était devenu Président de l’AEPC. Ce fut l’occasion de découvrir l’association, d’apprécier ses valeurs et ses méthodes de travail.
Rappelant que le comportement des jeunes est réversible, il s’est félicité de la capacité de Concorde à prendre en charge des mineurs aux comportements très problématiques dans des structures nouvelles, construites pour répondre à des situations complexes ; à répondre présent pour conduire une action éducative avec de jeunes adolescents dans un contexte criminel ; à élaborer avec l’accord de son conseil d’administration un dispositif qui a été présenté à Mme la garde des Sceaux. Il a également fait état de nouveaux appels à projet auxquels nous serions en mesure de répondre. Il a très chaleureusement remercié les cadres et tout le personnel pour leur dévouement auprès des jeunes. Monsieur Simon a commencé sa carrière en qualité d’éducateur, et à ce titre, reconnait le professionnalisme et la bienveillance de l’ensemble des personnels au sein de l’Association. Il a également remercié Norbert Ligny, directeur de THELEMYTHE, et tous ses collaborateurs pour le travail remarquable qu’ils effectuaient auprès des jeunes et a reconnu que ces résultats l’avaient réconcilié avec les psychologues.

Au regard de la situation complexe de la Seine-Saint-Denis, Monsieur Simon, sensible au rapport des parlementaires sur la réalité du département, s’est engagé à l’aider, en se donnant les moyens financiers et humains pour faire de l’année 2019, l’année de la Seine-Saint-Denis, par un soutien de ses services, sous l’égide de Monsieur Jean-Christophe Brihat, directeur territorial de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Seine-Saint-Denis et de son adjoint, Monsieur Jean-Yves Bassinot. Il a terminé son allocution en précisant qu’il était très honoré d’avoir été invité à présider ces vœux et que c’était avec grand plaisir qu’il avait accepté.