Compte-rendu du voyage à Dresde via Berlin du 16 au 19 avril 2024

 

Voyage à Dresde via Berlin
du 13 au 16 avril 2024

 

Samedi 13 avril 2024

Rendez-vous nous est donné à 7h30 au terminal F2 de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

L’accueil de l’Agence Voya-Nova est sympathique et rassurant.

A Berlin, nous sommes attendus par Pascal, guide originaire de Neufchâtel (Suisse) et installé à Berlin qu’il n’a plus voulu quitter après un séjour de perfectionnement en allemand. Il est fort bien accueilli par ceux qui l’ont connu lors d’un précédent voyage, ce qui se comprend aisément car il est agréable, intéressant et profite du trajet en car pour nous entretenir de l’Allemagne en fonction de ce que nous voyons. Notamment, le scandale de l’aéroport Willy Brandt – livré avec 9 ans de retard et un budget dépassant de 7 milliards d’euros les estimations –, le fonctionnement des autoroutes, le pont aérien via l’aéroport de Templehof qui a permis le ravitaillement de Berlin. Arrivés dans la ville, il nous montre un pan de l’ancien mur et le très connu CheckPoint Charlie. Enfin, la tour de télévision de l’Alexanderplatz, point de repère fort pratique pour se déplacer dans la ville.

Arrivés dans le quartier Saint-Nicolas, nous quittons le car pour déjeuner d’une cuisse de canard grillé accompagnée de chou rouge et de pommes de terre puis d’une crème glacée accompagnée de fruits rouges. Une manifestation pro-palestinienne rendant l’avenue Unterdenlinden interdite à la circulation oblige le guide à modifier le programme prévu. La visite en car se transforme en visite à pied dans l’ancien Berlin-Est le long de cette fort célèbre promenade bordée de tilleuls. Nous entrons dans la cour du château de Frédéric II dont l’étonnante reconstruction mêlant deux styles bien différents vient de se terminer ; c’est une première pour nous tous. Il fait beau et nous voyons donc de façon très agréable les monuments les plus connus, à l’exception du Reichstag et de la très fameuse porte de Brandebourg dont nous apercevons cependant la silhouette.

Il est temps de quitter Pascal et de nous remettre en route pour Moritzbourg où nous attend patiemment Susanne, notre guide pour toute la suite du séjour. Il se fait tard mais la chaleureuse lumière du soir embellit la vue sur le parc et le château qui fut un pavillon de chasse, aujourd’hui transformé en musée exposant trophées de chasse et porcelaine de Meissen. Si l’on veut se faire une idée de l’intérieur du château de Moritzbourg, Susanne nous conseille de regarder un film qui y a été tourné, Trois noisettes pour Cendrillon*.

Cap maintenant vers Dresde et l’hôtel Leonardo pour prendre possession de nos chambres. C’est là que nous prendrons le dîner lors des trois soirs de notre séjour.

Dimanche 14 avril

Cette journée est consacrée à la visite de Dresde que nous effectuons à pied. Afin que nous puissions revenir facilement à l’hôtel, Susanne nous indique deux points de repère, le plus visible est une importante mosquée masquant une fabrique de cigarettes, nous ne serons donc pas dérangés par l’appel à la prière du muezzin ; le second est une sculpture surplombant le sommet d’un immeuble moderne représentant un homme nu pourvu d’un sexe démesuré. Nous pouvons maintenant commencer sereinement la visite de Dresde sachant que nous pourrons toujours retrouver le chemin de l’hôtel. Premier arrêt devant un plan d’eau d’où l’on aperçoit les premiers monuments de la vieille ville dont la très fameuse porte royale du Zwinger surmontée de la couronne polonaise d’Auguste le Fort duquel nous entendrons parler à de très nombreuses reprises. Susanne nous guide à pied dans la ville en nous fournissant de précieuses informations – historiques, littéraires ou artistiques – sur tous les monuments importants de l’histoire de Dresde.

Pour mieux profiter de la Galerie des Maîtres anciens, située dans une aile du Zwinger notre groupe se scinde en deux pour suivre les explications de Susanne ou de sa collègue Adeline. La sélection des grands artistes choisis est très éclectique, représentant des pays et des époques très variés (des Cranach jusqu’à Vermeer via Raphaël et Rembrandt). Très intéressant aussi d’admirer les peintures de Bernardo Bellotto dit Canaletto représentant des vues anciennes de Dresde avec les monuments de Dresde que nous venons juste de voir.

Après nous être gavés de tant de chefs d’oeuvre, il est temps de passer aux nourritures terrestres. Direction le Sophienkeller, restaurant à la décoration très particulière, table ronde pour une quinzaine de personnes, manège de fête foraine, fausses victuailles à gogo pendant de l’étage supérieur, armes accrochées aux murs. Le repas fut plus classique avec poulet, gratin de pommes de terre suivi d’un délicieux strudel aux pommes accompagné de glace à la vanille et de crème fouettée.

Nous nous retrouvons devant la maquette du château résidentiel afin de mieux visualiser l’ensemble des lieux, moment très agréable dans ce jardin aux lilas en fleurs. Toujours en deux groupes, nous entreprenons la visite des collections de joaillerie, d’orfèvrerie et de “curiosités” autrefois exposées sous la fameuse voûte verte. Les pièces les plus classiques voisinent avec certains objets à l’exotisme débridé – comme la reconstruction de la Cour du grand mogol – ou impressionnants de fantaisie et d’imagination comme un service à café de très grande taille. Une simple épingle à chapeau a été conçue pour devenir un joyau brillant de mille feux.

Temps libre ensuite pour continuer la visite du musée, refaire un tour de ville, profiter des offices du dimanche pour rentrer dans la cathédrale ou dans la Frauenkirche, ressemblant plus à une salle de spectacle qu’à un temple.

Lundi 15 avril

Nous quittons la “Florence de l’Elbe” pour rejoindre en bateau la Suisse Saxonne. Deux heures de navigation sont prévues pour atteindre les jardins du château de Pillnitz.

Susanne commente agréablement cette sortie qui peut avoir lieu malgré le faible niveau d’eau, grâce à la taille modeste de notre bateau. En revanche, les bateaux de croisière ne peuvent plus naviguer en ce moment. Seul un pont, sur les quatre qui enjambent l’Elbe à Dresde, n’a pas été détruit pendant la guerre grâce au courage de certains Dresdois. Un des ponts dont la reconstruction a été jugée trop laide par l’Unesco a entrainé pour la ville la perte de son appartenance au Patrimoine mondial de l’Unesco. Des constructions de tout genre jalonnent le fleuve, une usine d’eau transformée en appartements de luxe, des châteaux construits par le roi du dentifrice, par un Anglais dans le style écossais ou encore par un fabricant de produits pour bains de bouche. Nous terminons notre mini-croisière en accostant sur la rive droite de l’Elbe au pied du château de Pillnitz pour une promenade dans les jardins. Superbes lilas en pleine floraison, haies qui se prêtaient à des jeux de colin-maillard, serre mobile pour conserver un camélia de huit mètres de diamètre et gondole vénitienne de couleur rouge.

Nous reprenons le car pour découvrir un paysage de montagnes de grès dont le point culminant est le Lillenstein. Nous rejoignons Bastei – dont le nom évoque un bastion – où nous allons déjeuner de boeuf mariné accompagné du traditionnel chou rouge et de pommes de terre, suivi d’une coupe de fromage blanc et d’ananas. Bon déjeuner mais ce qui est remarquable, fantastique, est la vue panoramique dont bénéficie ce restaurant du Berghotel. Vallée de l’Elbe et montagnes à perte de vue que nous admirons ensuite depuis un promontoire avec les explications de Susanne pour que nous puissions nous repérer. Pour certains, descente jusqu’au pont qui permet d’enjamber un précipice impressionnant, nombreuses gorges, aiguilles de grès pour les férus d’escalade. Paysage qui a inspiré un peintre allemand fort connu et dont on célèbre cette année le 250ème anniversaire de la naissance, Caspar David Friedrich. On voit l’endroit d’où il a peint un tableau intitulé Felsenschlucht – Gorge rocheuse – selon la tradition littérale ou Gorge dans les montagnes de grès de l’Elbe selon un ouvrage d’art. Agréable promenade ombragée pour rejoindre notre car.

Nous poursuivons notre journée par la visite de la forteresse de Königstein que nous atteignons par un énorme ascenseur. Aucune austérité aujourd’hui dans ce lieu qui a servi de refuge à la cour de Saxe mais aussi de prison. Le chemin de ronde offre une vue superbe sur la Suisse saxonne. C’est l’occasion d’admirer une nouvelle fois un somptueux panorama ainsi que l’audace et l’agilité du général Giraud qui s’évada de cette forteresse et prison en 1942. Certains d’entre nous descendent à pied pour mieux se rendre compte de la configuration et du dénivelé impressionnant du lieu.

Retour vers Dresde via Pirna où passe la route des vins de Saxe mais qui est aussi un lieu de sinistre mémoire lors de l’époque nazie.

Mardi 16 avril

Départ en autocar vers l’ouest cette fois-ci en direction de Meissen. Nous apercevons beaucoup de lieux de culte de différentes confessions entourés de leur cimetière. Susanne introduit la visite de la manufacture de Meissen en nous racontant la vie de Böttger, alchimiste et pharmacien de Berlin qui avait été enfermé pour qu’il puisse consacrer tout son temps à trouver comment on pourrait fabriquer de l’or. Echec de cette tentative, il a cependant trouvé comment fabriquer de la porcelaine à base de kaolin et d’albâtre. Cet or blanc est bien loin de la solidité et de la rentabilité de l’or jaune, la porcelaine de Meissen étant cependant connu dans le monde entier. Actuellement, sa fabrication nécessite kaolin, quartz et feldspath.

Visite de la manufacture conduite par Susanne qui nous montre diverses pièces de porcelaine avant de regarder travailler trois artisans à des étapes différentes de la production.

Le passage à la boutique est intéressant par la diversité des objets produits, la modernisation des motifs mais les prix pratiqués n’incitent pas à l’achat. Heureusement, les objets dégriffés voisinent avec les pièces au prix fort. Visite maintenant de la ville ancienne de Meissen mais la maintenance de l’ascenseur qui devait nous hisser jusqu’au château et à la cathédrale nous oblige à choisir entre la montée à pied ou en mini-bus. Quel que soit le mode de transport choisi, nous pouvons admirer les belles constructions de la ville ainsi que la vue du haut de la terrasse peu abritée du vent qui sévit. Nous sommes bien contents de nous mettre à l’abri dans une chaleureuse salle de restaurant toute lambrissée et ornée de tableaux pour manger truite et gâteau bien réconfortants.

C’est le moment de retrouver le car qui nous ramène à l’aéroport de Berlin.

Cette virée de quatre jours a été bien agréable grâce au travail des bénévoles de l’URCL à qui nous adressons tous nos remerciements.  Pascal puis Susanne ont été deux guides formidables pour nous faire apprécier tout ce que comprenait notre programme mais ont profité des déplacements en car pour nous faire partager leurs connaissances très approfondies sur l’histoire, la géographie la politique, l’économie… C’est un avantage capital. Nous souhaitons, bien sûr, nous retrouver prochainement sur les lignes de l’URCL, selon la formule employée par notre président, mais n’oublions pas qu’ils ont besoin d’aide ou, mieux encore, de successeurs.

 

Françoise Pontuer

 

* On peut voir ce film sur Youtube, en version française.

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