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2019-2020 – Mille façons de voir le monde : les langues en mouvement – Stage de pratiques inspirées des arts vivants
Journée 1 – Prendre conscience et explorer l’espace, la forme ainsi que l’architecture.
Cette découverte permet d’apprécier l’espace en tant que « toile » où nous allons déposer des formes corporelles individuelles et communes afin de les faire évoluer.
Distance, vitesse, répétition, intention du geste sont ainsi quelques unes des variables utilisées pour construire « des volumes » vivants qui traversent et modifient ce même espace et l’architecture qui se dessine.
Journée 2 – Habiter un personnage – sa marche, son mouvement et son expressivité – afin de raconter une histoire.
Le but est de répertorier le langage corporel, retrouver la voix et le sens de la parole. Nous allons « peindre » la toile envisagée tout en ajoutant des couleurs qui dévoileront toute une palette de caractéristiques uniques des personnages en création. Puis nous construirons nos tableaux et les raconterons. Il s’agit d’une création collective : ensemble, toujours en résonance avec « l’autre », grâce à cette interdépendance entre l’histoire qui se déploie et ceux qui la reçoivent : une tension ou une énergie se met en place.
Espace, temps, personnages et langages, voici l’ensemble des éléments qui donnent du sens à la construction d’une histoire et au désir de la partager
Compétences visées
- Savoir relier pratiques artistiques et enseignement des langues vivantes
- Savoir initier les élèves à des pratiques qui font appel à l’engagement corporel avant d’accéder à une réflexion intellectuelle
- Concevoir des cours qui font appel à des techniques artistiques régulièrement
- Gérer la complexité d’une activité « créative » dans un cadre institutionnel et académique
- Être en mesure de créer un espace propice et une temporalité adaptée pour développer une pratique régulière
- Comprendre et savoir travailler dans le cadre du paradigme de l’énaction
Un concept au centre de la formation : l’énaction
L’énaction est un paradigme qui propose que tout apprentissage émerge par les langages au moyen de l’expérience corporelle, sensorielle et émotionnelle. C’est le langage de l’ínterdépendance entre les êtres et leur environnement qui permet de concevoir une représentation unique du monde.
Introduite par le neurologue et philosophe Francisco Varela, la théorie de l’énaction est enracinée dans « l’inscription corporelle de l’esprit » et place l’individu au centre de sa propre prise de conscience.
« … la cognition, loin d’être la représentation d’un monde pré-donné, est l’avènement conjoint d’un monde et d’un esprit à partir de l’histoire des diverses actions qu’accomplit un être dans le monde. » Varela, Thompson et Roch, 1993. The Embodied Mind.
Dans le théâtre, la danse ainsi que dans d’autres pratiques artistiques, ce principe d’inscription corporelle de l’esprit est au centre de la création, tout en facilitant des espaces et des temporalités propices à ces explorations. Nous cherchons avec ce stage à promouvoir des outils de travail qui permettront aux enseignants de langues vivantes de créer « des situations dans lesquelles les apprenants sont DANS le langage et « énactent » les langues et qui permettent de tisser la maîtrise des langues avec la maîtrise émotionnelle des situations » Joëlle Aden, 2017. Langues et langage dans un paradigme énactif.
Formatrices : Carla Tomé, auteure et metteuse en scène et Olga da Silva Marques, artiste-pédagogue